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Exclusion: Sklavounos prépare sa réponse

Quebec Deputy Government House Leader Gerry Sklavounos speaks to media members at the legislature in Quebec City on Tuesday, April 5, 2016. Sklavounos stepped down from the Liberal caucus on Thursday after a young woman alleged she was sexually assaulted by someone in the party. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Jacques Boissinot/La Presse canadienne
Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le député Gerry Sklavounos entend bien revenir par la grande porte à l’Assemblée nationale, en réintégrant le caucus libéral, et il se prépare à faire une déclaration publique prochainement, pour dire comment il s’y prendra pour atteindre cet objectif.

Mais s’il a été blanchi des allégations d’agression sexuelle qui pesaient contre lui, son retour au parlement ne fait pas l’unanimité chez les élus de sexe féminin. L’une d’entre elles, la députée Manon Massé, a dit qu’il ne serait pas le bienvenu à l’Assemblée nationale.

Élu sous la bannière libérale, M. Sklavounos a l’intention de reprendre ses fonctions de député et ne veut pas siéger comme indépendant.

On devrait donc savoir très bientôt dans quelle mesure il accepte de se conformer aux conditions très strictes soumises vendredi dernier par le premier ministre Philippe Couillard pour lui permettre d’espérer réintégrer le caucus libéral.

Devenu indépendant après en avoir été exclu en octobre, l’ex-député libéral de Laurier-Dorion est à déterminer le lieu, le moment et la forme que prendra cette déclaration publique.

Lundi, à son bureau de circonscription, son entourage indiquait que M. Sklavounos pourrait faire cette déclaration publique dès cette semaine ou la semaine prochaine, dans le cadre d’une conférence de presse ou à l’Assemblée nationale.

Il n’a pas été possible de savoir si M. Sklavounos allait se soumettre entièrement ou non aux conditions édictées par son ancien chef, mais il est clair qu’il souhaite retrouver sa place dans l’équipe libérale, donc qu’il devra agir en conséquence.

Chose certaine, la commande ne sera pas facile à exécuter.

Vendredi, en point de presse, après en avoir discuté avec son équipe de députés, le premier ministre a soutenu que M. Sklavounos devrait montrer patte blanche, faire amende honorable, en produisant une déclaration publique de bonne conduite envers les femmes, pour espérer, peut-être, retrouver sa place au sein de l’équipe.

Il a dit clairement que sa réintégration dans le caucus libéral n’était ni immédiate, ni automatique, et ce, même s’il a été totalement blanchi des allégations d’agression sexuelle qui pesaient contre lui.

L’ancien leader adjoint du gouvernement devra faire «une déclaration très forte, très sentie et très sincère» indiquant de quelle manière «comme personne, comme homme» il entend se comporter avec les femmes à l’avenir, a dit le premier ministre.

La veille, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) avait conclu que le député n’avait commis aucun acte criminel, à la suite de la plainte déposée par une jeune femme de Québec, Alice Paquet, qui soutenait que M. Sklavounos l’avait agressée sexuellement à deux reprises en 2014.

À la suite de la sortie publique de la plaignante, des médias ont rapporté les témoignages anonymes de plusieurs anciennes employées de l’Assemblée nationale, dont des pages et des stagiaires, et aussi de jeunes militantes du Parti libéral du Québec, unanimes à relater la réputation d’homme à femmes du député, qui multipliait à toute occasion les remarques à caractère sexuel et les comportements déplacés envers elles.

Cependant, aucune d’entre elles n’avait déposé de plainte.

Même s’il gagne son pari de réintégrer le caucus libéral, M. Sklavounos pourrait devoir affronter les regards lourds de reproches de certaines collègues.

En point de presse lundi, la député solidaire Manon Massé a indiqué que, même s’il a été blanchi sur le plan judiciaire, le député ne serait pas accueilli à bras ouverts au parlement.

Selon elle, M. Sklavounos perdu la confiance des femmes, un tort non négligeable chez un député.

Elle lui reproche d’avoir «voulu prendre le pouvoir sur des femmes, sur leur corps», ce qui le discrédite pour représenter la population de sa circonscription.

Gerry Sklavounos a été élu sous la bannière libérale en 2007 et réélu depuis sans interruption.

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