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Carte: Boulet et Massé évoquent une suspension

Photo: Paul Chiasson/La Presse canadienne
Alexandre Robillard, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Une ministre libérale et une députée de Québec solidaire ont exprimé le souhait, mercredi, que le premier ministre Philippe Couillard suspende l’application d’un redécoupage de la carte électorale qui les mécontente.

La députée de QS Manon Massé, dont la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques est menacée, s’est objectée une fois de plus au projet de la Commission de la représentation électorale (CRÉ), présidée par le directeur général des élections (DGE), Pierre Reid.

Le projet prévoit la fusion de cette circonscription avec le comté libéral de Westmount-Saint-Louis, ce qu’a dénoncé mardi Mme Massé, au moment de sa présentation.

Dans un point de presse, mercredi, Mme Massé a invité M. Couillard à imiter son prédécesseur Jean Charest, qui avait suspendu l’application d’une réforme de la CRÉ, en 2010.

«Je pense que maintenant c’est à M. Couillard et à son équipe de prendre acte, a-t-elle dit. Je pense que M. Reid a fait son travail, la CRÉ a fait son travail, mais maintenant le gouvernement libéral doit faire le sien. Il y a toute une population, et qui n’est pas la plus favorisée de cette planète, qui n’a pas été entendue.»

Mme Massé a répété mercredi que la CRÉ avait provoqué une surprise, avec son projet, car il n’avait été jusqu’ici question que d’une fusion des circonscriptions montréalaises de Mont-Royal et d’Outremont, dans les consultations publiques de l’automne.

«Les gens qui vont être désormais noyés dans une mer libérale, de Saint-Louis, ces votes-là vont être perdus», a-t-elle dit.

La ministre déléguée du Tourisme, Julie Boulet, a affirmé pour sa part qu’elle souhaiterait une suspension du projet, qui dans sa forme actuelle ferait disparaître la circonscription de Saint-Maurice.

«Pour nous autres, pour la Mauricie, c’est ce qu’on souhaiterait, mais je ne crois pas qu’on aille dans ce sens-là», a-t-elle dit.

Mme Boulet, qui représente la région de la Mauricie, a critiqué le manque de consultation avant cette décision, qui créerait une circonscription de Laviolette dont les dimensions compliqueraient sa représentation.

«On n’est pas du tout dans ce qu’on avait proposé la première fois et il y a des populations qui n’ont pas été consultées et il y aura des problèmes de desserte territoriale», a-t-elle dit.

La prochaine étape sera un débat des parlementaires, mardi prochain, et la CRÉ aura ensuite une dizaine de jours pour étudier les positions avancées par les partis politiques avant de déposer une version finale de la carte électorale, a-t-on indiqué dans l’entourage de QS, qui prévoit une manifestation dimanche à Montréal.

Mercredi, la ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, Rita De Santis, a pris la défense du processus qui a mené à la plus récente mouture de la carte électorale québécoise.

«La CRÉ est indépendante et nous respectons cela», a-t-elle dit dans un point de presse, avant une réunion du conseil des ministres.

Mme De Santis a affirmé que Mme Massé aura le temps de faire entendre son mécontentement.

«Ce n’est pas un rapport final, il y a encore la possibilité de faire des représentations à la commission, a-t-elle dit. (…) Au lieu de faire des commentaires attaquant l’intégrité de la commission, prenons le moment de se préparer pour avoir des arguments à présenter.»

Mme De Santis a plaidé que sur le front des intérêts partisans, les libéraux sont desservis par la refonte proposée qui ajouterait deux circonscriptions dans Laurentides-Lanaudière, des secteurs où ses adversaires sont en meilleure position.

Le Parti québécois et la Coalition avenir Québec ont exprimé mercredi leur appui à Mme Massé.

Le chef péquiste Jean-François Lisée a estimé que cette proposition est inacceptable car elle n’a pas été l’objet des consultations habituelles pour ce genre de modification.

«Ça ne va pas du tout, et j’ai dit à Manon Massé qu’on était avec elle dans ce combat», a-t-il dit.

Le chef caquiste François Legault a de son côté déclaré qu’il a contacté Mme Massé pour l’assurer de son appui.

«On nous arrive à la dernière minute, on nous dit: ‘On a trois semaines’. Ce que j’ai dit à Manon Massé, c’est qu’elle peut compter sur nous pour s’assurer que toutes les personnes qui veulent se faire entendre puissent se faire entendre, pas seulement les libéraux», a-t-il dit.

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