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La N.-É. pardonne un ex-grand chef micmac

Aly Thomson, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

HALIFAX — Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a accordé le pardon à un ancien grand chef micmac et lui a rendu hommage des décennies après qu’il eut été reconnu coupable de chasse illégale.

Gabriel Sylliboy a eu droit au deuxième pardon posthume de l’histoire de la province, après celui accordé à la pionnière des droits civils Viola Desmond.

La province a également présenté ses excuses à M. Sylliboy lors d’une cérémonie à la résidence du lieutenant-gouverneur, à Halifax, jeudi.

Gabriel Sylliboy est né en 1874 à Whycocomagh, sur l’île du Cap-Breton. Il est devenu le premier grand chef micmac élu et un militant passionné des droits issus des traités. À la fin des années 1920, il a été reconnu coupable de chasse illégale, mais s’est tourné vers la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse pour faire valoir ses droits. Il est mort en 1964.

Le premier ministre Stephen McNeil a déclaré que «le grand chef Sylliboy était un leader micmac qui a agi avec courage et intégrité à une époque où les droits des Autochtones et les droits issus des traités n’étaient pas reconnus aussi pleinement qu’ils le sont aujourd’hui». M. McNeil a ajouté que le gouvernement reconnaissait que le grand chef avait été traité de manière injuste et que la province présentait ses excuses à la famille de M. Sylliboy et à la communauté micmaque.

Selon la professeure de droit Naiomi Metallic, de l’Université Dalhousie, le dossier de Gabriel Sylliboy marque la première fois où les droits issus des traités étaient utilisés comme défense. Elle raconte que le grand chef s’était senti très mal d’avoir perdu et avait l’impression d’avoir déçu sa communauté.

Des décennies plus tard, la Cour suprême du Canada a confirmé les droits issus des traités pour le peuple micmac.

Le plus haut tribunal du pays a déterminé en 1985 que James Simon, de la Nouvelle-Écosse, avait le droit de chasser pour se nourrir. Il s’était appuyé sur le Traité de paix et d’amitié pour se défendre.

Puis, plus tard, le jugement Marshall de 1999 reconnaissait les traités de 1760 et 1761 accordant aux Micmacs le droit de gagner un revenu modeste grâce à la chasse et à la pêche.

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