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Identité: Lisée trouve «indispensables» les débats

Parti Quebecois leader Jean-Francois Lisee speaks at a news conference prior to the partie's daily caucus meeting, Friday, December 2, 2016 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Jacques Boissinot/La Presse canadienne
Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

VICTORIAVILLE, Qc — Le chef du Parti québécois Jean-François Lisée estime qu’il est «indispensable» que les jeunes de son parti débattent de plusieurs enjeux, dont la délicate question du port des signes religieux, qui a suscité la controverse au cours des derniers jours.

«On est un parti d’idées et de débats. Il est non seulement probable, mais certain, et même indispensable que lorsqu’on décide d’infléchir notre position, on le fasse dans un débat», a-t-il expliqué en point de presse au dernier jour du congrès du Comité national des jeunes du Parti québécois.

Les jeunes militants réunis à Victoriaville en fin de semaine ont envisagé la possibilité d’interdire le port des signes religieux visibles pour tous les travailleurs de l’État comme le proposait le gouvernement Marois avec sa fameuse Charte des valeurs.

La proposition a finalement été rejetée massivement, mais le premier ministre Philippe Couillard n’avait pas manqué d’accuser, samedi, le PQ de vouloir exclure certains individus sur la base de leurs croyances religieuses.

Or, Jean-François Lisée croit qu’il est sain qu’un parti soupèse le pour et le contre d’une question avant de décider.

«L’adhésion des membres du Parti québécois à une nouvelle orientation suppose qu’ils en aient débattu vraiment», a-t-il ajouté.

Cette fois-ci, les jeunes ont décidé d’accepter la proposition initiale du parti, qui consiste à interdire les signes religieux visibles pour les fonctionnaires en situation d’autorité comme tous les partis d’opposition à Québec.

Mais de tels débats vont revenir «certainement», a prévenu le chef péquiste.

M. Lisée reproche au premier ministre de faire lui-même preuve d’exclusion en rejetant les idées de tous ceux qui sont en désaccord avec lui.

Samedi, Philippe Couillard a laissé entendre que les Québécois devaient choisir entre la coalition PQ, Coalition avenir Québec (CAQ) et Québec solidaire, qui représenterait «l’exclusion», et le gouvernement libéral, qui représenterait «l’inclusion».

«Lorsqu’on écoute bien ce qu’il a à dire, c’est plutôt lui le maître de l’exclusion. Quand on dit que tous ceux qui sont d’accord avec Gérard Bouchard sont aux prises avec une dérive qui normalise la xénophobie, M. Couillard exclut l’immense majorité des Québécois», a-t-il lancé.

Dans la dernière semaine, le philosophe Charles Taylor s’est rétracté sur l’une des recommandations de la commission Bouchard-Taylor, qui suggérait d’interdire les signes religieux pour les fonctionnaires ayant un pouvoir coercitif. Son ancien collègue, Gérard Bouchard, s’en est désolé et a réitéré la nécessité de légiférer sur la question.

«Il s’est transformé en l’homme qui aurait pu inclure à l’homme qui exclut le plus au Québec», a lancé sans appel M. Lisée.

Le chef péquiste était présent pour la dernière journée du congrès des jeunes du Parti québécois.

Dans un discours d’une trentaine de minutes, il a assuré aux militants que le parti était fin prêt à se «donner un électrochoc» pour se renouveler.

M. Lisée a abordé le rapport «dérangeant» que lui a remis son conseiller spécial, Paul St-Pierre Plamondon, dans lequel il disait que les jeunes étaient «trop peu» nombreux au PQ — seulement 14 pour cent des membres sont âgés de moins de 40 ans.

M. Lisée a cependant insisté pour dire que le PQ était le parti qui avait le plus de jeunes au sein de ses membres en nombre absolu par rapport au Parti libéral, la Coalition avenir Québec (CAQ) et Québec solidaire.

«On a 12 000 jeunes sur 89 000 membres. On a trois fois plus de jeunes que les libéraux et on a plus de jeunes que tous les membres de la CAQ», a-t-il soutenu.

«Alors on est en fait le parti le plus connecté sur la jeunesse au Québec. Et de loin!», a-t-il ajouté.

Le discours de M. Lisée a été précédé par celui de Marc-André Bouvette, le nouveau président du Comité national des jeunes du Parti québécois.

«On nous dit depuis longtemps de brasser la cage. Le message est entendu», a-t-il affirmé.

M. Bouvette a annoncé que les jeunes allaient se lancer dans une campagne de recrutement d’un an à l’aube de l’élection de 2018.

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