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Cinq ans de pénitencier pour un père incestueux

Legal concept image scales of justice and law books. Photo: Getty Images/iStockphoto

Un père de 79 ans qui a violé sa fille à répétition alors qu’elle n’était qu’une adolescente a écopé d’une peine de cinq ans de pénitencier mardi au palais de justice de Joliette.

L’homme, dont on ne peut dévoiler l’identité en raison d’un interdit de publication, semblait désorienté en prenant le chemin du pénitencier, alors que son avocat avait plaidé pour qu’il purge une peine dans la collectivité.

Pas de souvenirs
Même s’il a été déclaré coupable par un jury le 25 mai 2016 d’inceste, de viol et d’attentats à la pudeur de sa fille aujourd’hui âgée de 52 ans, ce père de sept enfants a affirmé, seulement quelques heures avant d’être condamné, qu’il ne se souvenait pas d’avoir abusé de sa fille pendant dans les années 1970.

«Je n’ai aucun souvenir. Je ne vois pas comment j’aurais pu abuser de ma fille», a-t-il clamé lors de son contre-interrogatoire sur la peine.

Il a de ce fait, nié les témoignages de sa fille et celui de son fils, qui avait affirmé devant la cour avoir déjà vu son père couché au-dessus de sa sœur, alors qu’ils se trouvaient tous dans la même chambre d’hôtel. Le fils avait, plus tard, compris que sa sœur se faisait agresser.

Mémoire sélective
Cette «négation sous le couvert de l’absence de mémoire», a fortement été relevée dans le prononcée de la peine par la juge Éliane Perreault.

«Il nie toute implication dans les agressions. Il a une très bonne mémoire pour ce qui est des adresses, des emplois occupés à l’époque, mais sa mémoire devient floue [dès qu’il est question des agressions]», a-t-elle soulevé.

«Ce qui revient sans cesse, c’est qu’il [convient] que ce doit être vrai parce que ses enfants le disent», a-t-elle ajouté.

Selon la juge, une peine dans la collectivité n’était pas du tout envisageable dans cette situation.

«Accorder une peine avec sursis serait banaliser les actions répétées sur sa fille pendant des années», a-t-elle dit.

Comme son épouse
Lors de son témoignage, Sophie* avait mentionné qu’elle avait fini par se sentir comme l’épouse de son père.

En plus de l’agresser sexuellement, le père de Sophie lui aurait fait faire la cuisine et lui aurait déjà fait prendre un bain nu avec lui.

«Je me sens comme son épouse ou sa femme. Je ne me sens pas bien», a-t-elle dit quand elle a décrit l’épisode du bain devant les membres du jury, lors des audiences tenues en mai 2016.

«Je me sentais dans un monde à part, complètement isolée avec quelqu’un qui me demandait des choses complètement aberrantes», avait-elle ajouté.

À répétition
Selon elle, les agressions ont commencé peu après le divorce de ses parents en 1975. Elle avait alors près de 12 ans.

Le premier épisode serait arrivé dans la maison de ses grands-parents, située dans le nord de Lanaudière, alors qu’elle y était en visite avec son père.

Après cet épisode, Sophie a affirmé avoir été agressée à maintes reprises par son père lors de ses visites chez lui.

Elle dit qu’elle était changée de lit et que, souvent, elle se réveillait alors que son père était en train de lui faire un cunnilingus et qu’il se frottait contre le lit.

«C’est arrivé quelques fois où je me réveillais pendant qu’il me transportait vers son lit et je savais qu’il allait faire ce que je viens de vous décrire», avait-elle dit à l’intention des jurés.

Voulant à tout prix que cela cesse, elle a dit se souvenir avoir souhaité que la voisine de son père devienne son amoureuse.

Plus tard, son père l’aurait menacé de placer ses frères et sœurs en famille d’accueil si elle ne déménageait pas avec lui à temps plein. C’est alors que les agressions auraient, encore une fois, pris plus d’ampleur.

*Sophie est un nom fictif puisqu’un interdit de publication ne permet pas de révéler sa véritable identité.

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