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Demandes d’asile à Saint-Bernard-de-Lacolle: un centre temporaire pour réfugiés aménagé à la douane

Photo: TC Media - Marc-André Couillard
Marc-André Couillard - Coup d'oeil / TC Media

L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a ouvert un centre temporaire pour les réfugiés dans le sous-sol d’un bâtiment du poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle afin de traiter les demandes qui ont explosé ces derniers mois.

On y trouve quelques fauteuils en cuirette, des toilettes et des machines distributrices. Il n’y a cependant pas de douche ni de lit. Il arrive parfois que ces gens doivent dormir sur place, le temps que leur demande soit analysée.

«Ils paient eux-mêmes leur nourriture, explique Dominique Fillion, porte-parole de l’ASFC. Des restaurants peuvent livrer jusqu’ici. S’ils ont froid, on a des couvertures.»

En vertu de la loi, l’ASFC dispose d’un délai de trois jours pour traiter chaque demande, mais le processus prend rarement plus d’une journée, précise Mme Fillion.

Un officier peut prendre en charge toute une famille. Il procède à une prise d’empreintes digitales, réalise des entrevues et fait remplir des formulaires aux réfugiés.

«On travaille avec des interprètes au téléphone», explique Mme Fillion.

Étant donné la hausse importante du nombre de demandeurs d’asile illégaux, des agents de l’aéroport de Dorval et des services intérieurs de l’ASFC viennent régulièrement prêter main-forte à l’équipe de Saint-Bernard-de-Lacolle à ce poste frontalier.

Suite
Si la demande des réfugiés est recevable, ils peuvent quitter pour se rendre chez des amis ou des membres de leur famille. On donne l’adresse d’un refuge à ceux qui n’ont pas de réseau. Autrement, les autocars qui font la navette entre les États-Unis et Montréal les prennent parfois au passage.

«Quand ils quittent, on leur donne un formulaire qui leur permet d’aller à l’hôpital sans payer», affirme Mme Fillion. C’est leur statut de réfugié qui leur donne ce droit. Plus tard, ils devront se présenter devant la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada.

Les demandeurs du statut de réfugié entrés illégalement et dont la demande est refusée sont renvoyés dans leur pays d’origine. Ceux entrés légalement, mais dont la demande est refusée sont retournés vers les États-Unis.

Détention
En 2016, environ 3% des demandeurs d’asile ont été détenus dans un centre de détention pour l’immigration, à Laval, rapporte Mme Fillion.

Trois motifs mènent à la détention d’un demandeur d’asile: si on ne parvient pas à l’identifier, s’il représente une menace pour la sécurité nationale ou si on pense qu’il ne se présentera pas lors des procédures d’immigration.

Caméras
La GRC dispose de tout un arsenal pour surveiller la frontière et en assurer l’intégrité. Même lorsque les patrouilleurs ne sont pas sur place, les points d’entrée non contrôlés, comme le chemin Roxham à Saint-Bernard-de-Lacolle, sont surveillés de près grâce à différentes technologies.

Plus d’une quarantaine de caméras sont disposées le long des 813 km de frontière qui sépare les États-Unis et le Québec. Deux agents, basés à la station de transmission opérationnelle du quartier général de la GRC à Westmount sont rivés sur leurs écrans 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Un hélicoptère patrouille aussi quotidiennement le long de la frontière.

Surveillance
La frontière est surveillée par des Équipes intégrées de la police des frontières. Ces équipes sont formées de représentants de cinq organismes: la GRC, l’ASFC, la Patrouille frontalière américaine, la Garde côtière américaine et Immigration et douanes américaines. Au Québec, quatre de ces équipes se partagent la frontière avec les États-Unis. Le détachement Champlain, qui couvre le chemin Roxham, s’étend de la municipalité de Dundee, jusqu’au lac Memphrémagog, ce qui représente environ 168 km. On compte aussi le détachement de Valleyfield, Stanstead et Saint-Georges-de-Beauce.

Les bureaux du détachement Champlain sont situés à Saint-Jean-sur-Richelieu. Au sous-sol, deux cellules peuvent accueillir des prévenus pendant quelques jours en attendant leur comparution. 

Quelques chiffres sur les douanes

2,5 M
Le poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle est le plus important au Québec. Quelque 2,5 millions de voyageurs utilisent cette porte d’entrée.

30
Le Québec compte 30 points d’entrée entre le Canada et les États-Unis. On en compte 117 sur l’ensemble du territoire canadien.

3
Les trois pays d’où proviennent la majorité de demandeurs d’asile qui arrivent au Québec sont le Burundi, le Soudan et l’Érythrée.

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