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Comprendre l’enterrement musulman

Photo: Getty Images
Raphaël Beaumont-Drouin - Québec Hebdo / TC Media

Comme toute culture, l’Islam possède des rites funéraires uniques. Pour s’y retrouver, TC Media Nouvelles a préparé un petit texte explicatif sur les pratiques entourant le passage à l’autre vie pour les musulmans québécois.

Aucun passage dans le Coran, le livre sacré de l’Islam, ne donne de directives claires en ce qui concerne l’inhumation des morts. Il faut également préciser que ce ne sont pas tous les musulmans qui ont recours aux pratiques décrites dans le présent texte, puisque les traditions et interprétations varient bien évidemment d’une culture à l’autre.

Religion née des déserts brûlants du Moyen-Orient, l’Islam a développé l’idée que les défunts se devaient d’être enterrés le plus rapidement possible, afin d’éviter que les corps ne dépérissent sous le soleil cuisant.

«Dans la mesure du possible, les défunts doivent être portés en terre de 24 à 48 heures après le décès», explique Hadjira Belkacem, présidente fondatrice de l’Association de la sépulture musulmane du Québec, une organisation qui aide les familles musulmanes défavorisées à payer les services funéraires de leurs proches.

L’inhumation est précédée de quatre étapes précises: la toilette funéraire, le linceul, la prière funéraire et l’enterrement.

Tout d’abord, la dépouille est nettoyée et parfumée par des personnes de même sexe que le défunt. Les époux et épouses échappent toutefois à cette règle et peuvent nettoyer le corps de leur femme/mari à l’aide d’eau tiède et de savon.

Ce toilettage symbolise la pureté pour les musulmans et permet aux défunts de commencer leur nouvelle vie dans l’au-delà sous le sigle de la propreté.

Le corps est ensuite drapé d’un long linceul blanc.

«Le linceul représente l’égalité. Que l’on ait été pauvre ou puissant, tous sont drapés de ce même drap blanc», indique Hadjira Belkacem.

Une prière d’adieu est prononcée par un croyant et le corps est porté sous terre, la tombe tournée vers la Mecque, en Arabie Saoudite.

Petits ajustements
Bien sûr, quelques accommodements et arrangements sont de mise afin de se conformer aux lois québécoises. Ainsi, les corps qui sont traditionnellement déposés directement dans le sol doivent ici être placés dans un cercueil. L’embaumement, le drainage du sang, des gazs et l’injection d’un liquide stérilisateur, sont aussi tous effectués.

Enterrer une personne avec moins de 48 heures de préavis: est-ce réalisable?

«C’est possible, mais évidemment, ça nécessite une adaptation et des investissements de notre part», explique Patrice Chavegros, vice-président des ventes et du service à la clientèle au centre funéraire Magnus Poirier de Montréal.

L’entreprise est l’une des seules au Québec en mesure d’offrir un service d’enterrement selon les rites musulmans. Du personnel des deux sexes ainsi que des pratiquants de l’Islam sont disponibles en tout temps afin de permettre à ce que l’enterrement soit effectué le plus rapidement possible.

Une tâche laborieuse en saison hivernale, alors que le sol gelé complique le travail des pelleteuses chargées de creuser les tombes.

«Je ne vous dis pas que c’est facile, mais on s’est équipé en conséquence. En hiver ou en été. On s’adapte», ajoute Patrice Chavegros.

«Si jamais le délai de 24 à 48 h n’est pas respecté, ce n’est pas très grave, mais c’est recommandé pour assurer le passage dans l’autre vie», précise Hadjira Belkacem.

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