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La popularité des chats ne se dément pas au Québec

My cat at home. Photo: Getty Images/iStockphoto
Pierre Saint-Arnaud, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — L’invasion féline se poursuit sans relâche au Québec.

Est-ce en raison de leur popularité sur le web ou, à l’inverse, est-ce leur popularité auprès des citoyens qui explique leur omniprésence dans le cyberespace? Difficile de répondre à cette version griffée de la question de l’oeuf ou la poule, mais les faits sont indéniables: les chats ont une place privilégiée dans nos vies.

Un sondage SOM réalisé pour le compte de l’Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ) en pratique des petits animaux nous apprend ainsi qu’il y a un ou des chats dans le tiers des foyers québécois (33 pour cent), comparativement à un peu moins du quart (23 pour cent) en 1997.

Le sondage nous apprend du même coup qu’il y aurait tout près de 2 millions de chats dans la province, soit le double du nombre de chiens, qui se situe à 1 million, selon l’AMVQ.

«Tout près de deux millions, c’est un chiffre impressionnant», reconnaît la présidente de l’Association, la docteure Valérie Trudel.

«Les chats, souvent, sont cachés dans le foyer, (leurs propriétaires) ne vont pas toujours aller consulter le vétérinaire, donc on n’avait pas vraiment une bonne idée de la population réelle», ajoute-t-elle.

L’enquête, publiée mardi dans le cadre de la semaine nationale de la stérilisation animale, donne une piste d’explication pour cette popularité croissante qui dépasse l’engouement du web, en l’occurrence le vieillissement de la population.

Ainsi, parmi les données débusquées, on note qu’en 2002, les chats n’étaient présents que dans 12 pour cent des ménages où habitaient des retraités alors que, 15 ans plus tard, cette proportion a presque doublé pour atteindre 22 pour cent. De plus, on constate que 40 pour cent des propriétaires de chats en ont deux ou plus et que ceux qui en ont deux sont les plus nombreux dans la fourchette des 45 à 54 ans.

«La croissance reflète le vieillissement de la population», note la docteure Trudel.

«C’est un animal qui est plus simple à avoir qu’un chien, qui demande moins au quotidien; pas besoin d’aller le promener, on peut quitter quelques jours avec moins de problématiques», fait-elle valoir.

La stérilisation

L’Association des médecins vétérinaires rappelle toutefois que cet amour des chats — et plus particulièrement des chatons — peut avoir des conséquences indésirables.

L’écrasante majorité des Québécois, soit 82 pour cent, indique que le dernier chat qu’ils ont adopté avait moins d’un an. Or, 79 pour cent de ces jeunes chats n’avaient pas été stérilisés au moment de leur adoption, d’où le besoin de sensibiliser les propriétaires de chats à cette nécessité.

Si l’on tient compte du fait que les chats ont des portées de 4 à 6 chatons, qu’ils peuvent avoir en moyenne trois portées par année et que chacune des femelles issues de ces portées sera tout aussi productive, l’idée des campagnes de stérilisation prend tout son sens.

Des organismes de sensibilisation à la stérilisation aux États-Unis utilisent d’ailleurs un modèle théorique pour illustrer cette réalité: selon la pyramide de «Spay USA», une chatte ayant deux portées par année avec une moyenne de 2,8 chats par portée serait responsable, avec ses descendants et descendantes non stérilisés, d’avoir créé une population de plus de 11 millions de chats au bout de 9 ans. Évidemment, il s’agit d’un modèle théorique…

Néanmoins, l’AMVQ indique que, dans les faits, environ 90 pour cent des chats seront éventuellement stérilisés.

«Ce sont les 10 pour cent restants qui posent de nombreux soucis. Ces chats sont à l’origine d’une constante augmentation de la population féline qui, en retour, se traduit par de multiples euthanasies de chats en santé dans les refuges qui débordent», explique Valérie Trudel.

Elle se dit cependant incapable de chiffrer le nombre d’euthanasies pratiquées au Québec, faute de données vérifiables, particulièrement dans les refuges.

Elle se désole au passage que seulement 16 pour cent des répondants aient fait l’acquisition d’un chat adulte (entre un et sept ans) et qu’au-delà de huit ans, les chats n’aient qu’une chance minime de se trouver un nouveau foyer et d’ainsi échapper à l’euthanasie.

«Ce qui est le plus triste, c’est qu’il n’y a à peu près pas de chats de huit ans et plus qui sont adoptés. Il faut vraiment essayer de favoriser l’adoption de chats adultes aussi et pas seulement le chaton adorable, pas stérilisé», dit-elle.

Le sondage SOM a été mené en ligne du 19 au 23 janvier 2017 auprès de 1395 ménages du Québec. La marge d’erreur est de plus ou moins 3,4 pour cent, 19 fois sur 20.

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