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Pas de vente de tabac avant 21 ans? Philpott ouverte

Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — La ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, ne ferme pas la porte à la possibilité de faire passer de 18 à 21 ans l’âge minimal national pour l’achat de produits du tabac.

Sans aller jusqu’à partager son avis personnel, elle a plaidé qu’il faudra «repousser les limites» pour atteindre l’objectif que s’est fixé le Canada en matière de lutte au tabagisme.

Le gouvernement veut faire passer le taux de tabagisme à moins de 5 pour cent d’ici 2035. Ce taux a chuté de 22 à 13 pour cent entre 2001 et 2015, selon les données du fédéral.

«Si on veut atteindre (ce) but, il faut avoir des idées très audacieuses», a soutenu Mme Philpott en marge d’un discours.

«J’ai une énorme responsabilité, il faut trouver comment réduire le taux de tabagisme et comment nous assurer que les jeunes ne commencent pas à fumer», a-t-elle poursuivi.

La ministre a soutenu qu’aucune décision n’a encore été prise concernant l’âge minimum national, une idée contenue dans un rapport de Santé Canada paru la semaine dernière.

Le fédéral doit d’abord boucler la consultation publique qui a été lancée en même temps que le dépôt du rapport, un processus qui prendra fin à la mi-avril, a indiqué Jane Philpott.

La ministre a précisé qu’elle avait déjà discuté avec ses homologues provinciaux et territoriaux de la question de l’âge minimal de la vente des produits du tabac.

Elle a souligné que le ministre de la Santé de la Colombie-Britannique, Terry Lake, a déjà lancé le débat sur l’idée de relever à 21 ans l’âge légal.

La ministre québécoise de la Santé publique, Lucie Charlebois, n’était pas disponible pour discuter de l’enjeu, mercredi.

Son attachée de presse, Bianca Boutin, a écrit dans un courriel que le gouvernement du Québec allait «suivre de très près les travaux du gouvernement fédéral à ce sujet».

L’âge légal pour acheter des produits du tabac au pays est actuellement fixé à 18 ou 19 ans en fonction de la province ou du territoire.

Au sud de la frontière, la tendance est à la hausse.

L’âge légal a en effet été porté à 21 ans dans les États d’Hawaii et de la Californie ainsi que dans des dizaines de villes des États-Unis, dont New York, Chicago et Boston.

Avec ce «momentum», il est «inévitable» que la mesure sera importée au Canada, juge Rob Cunningham, analyste principal à la Société canadienne du cancer.

L’organisation qu’il représente juge la chose souhaitable, car la hausse de l’âge légal rend l’accès aux produits du tabac plus difficile pour les adolescents.

«Si on a 16, 17 ans, c’est très facile de trouver quelqu’un — un frère, une soeur, un ami — qui a l’âge d’acheter des cigarettes. Si c’est 21 ans, on doit connaître quelqu’un de 3, 4 ans plus âgé», a expliqué aux journalistes M. Cunningham à l’issue du discours de la ministre Philpott.

Le rapport de Santé Canada, intitulé «Saisir l’occasion: l’avenir de la lutte contre le tabagisme au Canada», mentionne qu’il faudra tenir compte du contexte de la légalisation de la marijuana au moment de trancher sur cette question.

Il faudra «faire preuve de prudence pour éviter que l’âge d’accès au tabac et celui de l’accès au cannabis à des fins non médicales ne jouent pas l’un contre l’autre», est-il souligné dans le document.

Le rapport propose également de «travailler avec des partenaires pour appuyer l’expansion des espaces sans fumée et sans vapeur, y compris l’interdiction de l’usage sur les campus postsecondaires, dans les parcs publics ou dans les habitations à logements multiples».

Bannir la cigarette des immeubles à logement en empruntant une voie législative n’est pas réaliste, estime Rob Cunningham.

«Il n’y a pas de possibilité, d’après moi, d’avoir une loi fédérale pour interdire ça. Mais on peut encourager le ‘momentum’ avec des politiques volontaires pour ces édifices», a-t-il offert.

De son côté, lorsqu’elle a été invitée à se prononcer sur cette recommandation, la ministre Philpott a affirmé que rien, dans ce rapport, n’était «coulé dans le béton» et que le processus de consultation se poursuivait.

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