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Le Canada tire encore de l'arrière à l'OTAN

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz
Lee Berthiaume, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le secrétaire général de l’OTAN espère que les pays membres de l’Alliance atlantique respecteront au plus tôt leur engagement de 2014, qui prévoit des dépenses militaires à hauteur de deux pour cent de leur PIB.

En présentant le rapport annuel de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), lundi à Bruxelles, le secrétaire général de l’alliance militaire, Jens Stoltenberg, a soutenu que cet objectif demeure «réaliste» pour tous les membres.

Dans ce rapport, l’OTAN constate notamment une légère hausse des budgets militaires du Canada en 2016, mais rappelle que le pays se classe toujours dans le peloton de queue parmi les pays membres. Le Canada a consacré l’an dernier 1,02 pour cent de son produit intérieur brut (PIB) à la défense, comparativement à 0,98 pour cent en 2015, mais il est encore loin de la cible du 2,0 pour cent.

Cette légère hausse a permis au Canada de passer de la 23e à la 20e place, à égalité avec la Hongrie et la Slovénie. Mais des 28 membres de l’OTAN, seuls quatre pays font moins bien que le Canada — la Belgique, la République tchèque, le Luxembourg et l’Espagne.

«Nos efforts doivent être soutenus par des ressources adéquates et un partage équitable des charges», a rappelé lundi M. Stoltenberg. «Cet objectif (de 2 pour cent) constitue une cible réaliste pour tous les alliés, qui l’ont fixée à l’unanimité.»

Pressions de Trump

Ces résultats revêtent une importance particulière depuis que le nouveau président américain, Donald Trump, a ouvertement critiqué les alliés de l’OTAN qui ne contribuent «pas suffisamment» à l’alliance militaire.

Lors de sa visite en Allemagne, le mois dernier, le premier ministre Justin Trudeau a semblé minimiser l’importance de la cible du 2,0 pour cent proprement dite, soutenant que la contribution à l’OTAN peut se mesurer de diverses façons. Il a ainsi rappelé que si le Canada n’augmente pas considérablement ses dépenses militaires, il participe néanmoins à des missions en Lettonie, en Ukraine et en Irak.

Un argument qui n’a pas empêché le secrétaire général de l’OTAN de rappeler à l’ordre les pays membres, lundi. En saluant la contribution de l’Espagne à la mission menée par le Canada en Lettonie, il a tout de même déploré que Madrid «investisse si peu en matière de défense».

«C’est précisément pour cela que nous avons décidé, en 2014, de mettre un terme aux coupes et de hausser graduellement (les budgets de défense), en visant une cible de 2,0 pour cent du PIB. J’espère que l’Espagne atteindra cet objectif», a laissé tomber M. Stoltenberg.

Cet ancien premier ministre de Norvège reconnaît qu’il est difficile, pour les politiciens, de faire des choix budgétaires lorsque les finances publiques sont serrées. Il sait aussi que les dirigeants politiques préfèrent investir dans l’éducation, la santé ou les infrastructures, et il reconnaît que la fin de la guerre froide a pu atténuer le sentiment d’urgence en matière de défense.

«Si nous réduisons les budgets de la défense lorsque les tensions s’atténuent, il faut pouvoir les augmenter lorsque ces tensions sont ravivées — et elles le sont actuellement», a estimé M. Stoltenberg.

Le Canada consacre présentement environ 20 milliards $ à la défense; s’il voulait atteindre la cible de l’OTAN, il devrait doubler cette somme. Seulement cinq pays membres de l’OTAN consacrent au moins deux pour cent de leur PIB à la défense: les États-Unis (3,6 pour cent), la Grèce, le Royaume-Uni, l’Estonie et la Pologne (2,0 pour cent). Plusieurs autres se sont engagés à atteindre cette cible au cours des prochaines années.

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