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Une pharmacie supprime les gâteries de ses tablettes

Photo: TC Media - Ghyslain Forcier
Ghyslain Forcier - Journal le Guide / TC Media

Une nouvelle pharmacie de la bannière Familiprix à Cowansville pourrait marquer un important tournant dans l’industrie de la pharmacie. Un projet pilote d’un an y est mis en place; il vise à retirer des tablettes les confiseries et à recentrer la mission de la pharmacie vers une offre de produits qui touchent d’abord et avant tout la santé.

L’adresse cowansvilloise devient la première à prendre part à un projet pilote mis sur pied par la chaîne québécoise, qui compte en tout 353 succursales.

La première cible de ce changement de culture? L’alimentation. Exit les boissons sucrées, les barres chocolatées, les croustilles et autres gâteries de toutes sortes qui ont envahi les tablettes des pharmacies au fil des ans. Des grignotines plus santé apparaissent désormais dans les présentoirs.

«L’idée, ce n’est pas non plus d’adopter un ton moralisateur, de dire aux gens quoi manger. Mais on veut qu’il y ait un lien avec notre rôle de professionnel de la santé. C’est ce dernier terme qui a orienté notre nouvelle offre de produits, qui nous a permis de faire le tri», laisse entendre l’un des trois propriétaires François Marziali.

La section maquillage est considérablement réduite. Les cosméticiennes sont appelées à changer de rôle, se transformant en guides dermato, tenant entre autres des ateliers en lien avec des problématiques de santé.   

D’autres produits tombent sous le couperet, tels les parfums, les teintures pour les cheveux et la loterie, sauf pour de rares exceptions, des causes caritatives par exemple. Disparaîtront aussi les kiosques à revues et à cartes de souhaits.  

«Les pharmacies ratissent actuellement très large, pour être certain de plaire à un maximum de clients, laisse savoir M. Marziali. C’est un modèle d’affaires qui réussit à certains, mais je pense qu’il est important comme professionnel de la santé de se remettre en question, de recentrer ses efforts sur ce qu’on sait faire, au-delà des considérations de rentabilité.»

La surface de 5000 pi2 de la bannière présentera tout de même plusieurs produits habituellement en vente dans une pharmacie, comme ceux consacrés à l’hygiène personnelle et les suppléments alimentaires, pour ne nommer que ceux-là. Dans certains cas, comme les produits d’entretien ménager, c’est une gamme hypo allergène qui prendra place sur les étagères.   

En plein changement
Le rôle des pharmaciens dans le système de santé pourrait être appelé à évoluer encore davantage au cours des prochaines années, eux qui ont déjà acquis certaines responsabilités supplémentaires depuis les trois dernières années.    

«Je crois en l’importance que les pharmaciens aient un look plus professionnel, plus rapproché du milieu de la santé, au lieu de faire dans le marchandisage à grande échelle. Surtout avec les coûts qui explosent en santé», estime M. Marziali, rappelant au passage l’époque où les pharmacies vendaient… des cigarettes.

«Avec l’importance que prend l’alimentation dans nos vies et l’augmentation des cas d’obésité, il est clair qu’une réflexion semblable à celle de l’épisode des cigarettes s’impose», poursuit-il.

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