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Policier qui a torturé son fils: 23 ans réclamés

La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — La Couronne a réclamé jeudi une peine de 23 ans de prison pour l’ex-policier de la Gendarmerie royale du Canada qui a torturé, agressé sexuellement et affamé son jeune fils dans le sous-sol de la résidence familiale, dans la région d’Ottawa.

La procureure Marie Dufort a plaidé jeudi, en Cour supérieure de l’Ontario, que l’ampleur des sévices physiques et psychologiques infligés au garçon commandait une peine très lourde. Elle a aussi noté que le Parlement canadien avait permis récemment l’imposition de peines plus sévères pour les cas de violence faite aux enfants, particulièrement s’il y a eu agression sexuelle.

Citant la jurisprudence, la défense a réclamé plutôt une peine de cinq à sept ans de prison.

L’ancien agent du contre-terrorisme, que l’on ne peut nommer afin de protéger l’identité de la victime, avait été reconnu coupable par un juge, en novembre, de voies de fait graves, d’agression sexuelle causant des lésions corporelles, de séquestration et de manquement au devoir de fournir les choses nécessaires à l’existence. Il avait été accusé peu de temps après la découverte de son garçon de onze ans, qui avait réussi à s’enfuir en février 2013.

Pendant le procès, le tribunal a pu visionner plusieurs vidéos, trouvées dans le téléphone de l’accusé, où l’on voyait le garçon nu, en pleurs, enchaîné dans le sous-sol non fini, terriblement amaigri. La procureure de la Couronne a soutenu que seule l’évasion de la victime avait permis la fin de ce calvaire, qui se serait sinon soldé par la mort du garçon.

La femme de l’inculpé, qui n’était pas la mère biologique du garçon, a été reconnue coupable d’agression armée et de manquement au devoir de fournir les choses nécessaires à l’existence; elle a déjà été condamnée à une peine de trois ans de prison.

Lors de l’audience de détermination de la peine, mercredi, deux psychiatres ont affirmé que l’agresseur souffrait d’un trouble de stress post-traumatique. La procureure Dufort a cependant plaidé jeudi que cet état ne devrait pas excuser les gestes commis par l’inculpé, et que les sévices infligés seraient plutôt attribuables à la personnalité narcissique de l’ex-policier.

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