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«Buy American»: Ottawa fait valoir les risques

A yard in Gascoyne, ND., which has hundreds of kilometres of pipes stacked inside it that are supposed to go into the Keystone XL pipeline, is shown on Wednesday April 22, 2015. Reviving the Keystone XL pipeline project from Canada has become an official policy of the Republican party in the 2016 election, with its inclusion in the platform that's just been approved at the national convention. THE CANADIAN PRESS/Alex Panetta Photo: Alex Panetta/La Presse canadienne
Alexander Panetta, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

WASHINGTON — Le gouvernement fédéral a envoyé une lettre à un groupe de législateurs américains qui soutiennent des règles plus sévères sur l’achat de biens fabriqués aux États-Unis dans le cadre du «Buy American Act», laissant entrevoir un bras de fer alors que seront débattues cette année les politiques d’approvisionnement aux États-Unis.

L’ambassadeur du Canada à Washington, David MacNaughton, a fait parvenir une lettre la semaine dernière à quatre législateurs démocrates ayant exhorté le président Donald Trump à limiter les fournisseurs étrangers, incluant pour le projet d’oléoduc Keystone XL.

L’enjeu est particulièrement important cette année pour trois raisons. Un projet de loi imposant sur les infrastructures s’en vient, d’une valeur potentielle de 1000 milliards $ US en contrats; l’approvisionnement pourrait être un enjeu dans les négociations sur l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et les vents du protectionnisme soufflent à Washington.

Des appuis aux mesures «Buy American» existent dans les deux familles politiques. Ces mesures sont prônées fortement par le président Trump, mais soutenues de façon plus large par les démocrates, notamment du côté des élus interpellés par la lettre de l’ambassadeur.

La note de M. MacNaughton, datée du 16 mars, affirme que des contraintes d’approvisionnement au niveau local à l’endroit d’entreprises privées seraient «sans précédent» et auraient possiblement des conséquences larges et sévères, notamment en ce qui a trait aux obligations commerciales internationales.

La lettre fait aussi valoir qu’il s’agit de «principes cruciaux que le Canada et les États-Unis ont fait valoir de concert depuis des dizaines d’années».

Bien que le marché d’approvisionnement des États-Unis soit plus vaste, celui du Canada est plus ouvert: seulement trois pour cent des contrats fédéraux aux États-Unis sont décrochés par des fournisseurs étrangers, comparativement à 11 pour cent au Canada, souligne le document.

Selon la lettre, les fournisseurs canadiens remportent 0,15 pour cent des contrats américains, tandis que les fournisseurs américains décrochent plus de neuf pour cent des contrats fédéraux au Canada — incluant Microsoft, North American Steel et 3M Cogent.

La lettre se conclut par un énoncé contre le protectionnisme, disant qu’il fait grimper les prix, entraîne un moins grand nombre de projets et, ultimement, supprime des emplois.

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