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Bertrand Charest: la preuve de la défense est close

Bertrand Charest lors de son procès. Photo: La Presse canadienne
Morgan Lowrie, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

SAINT-JÉRÔME, Qc — Bertrand Charest ne nie pas avoir eu des relations sexuelles avec certaines des jeunes skieuses qu’il entraînait, mais il ne se reconnaît pas dans le portrait que la Couronne et ses victimes alléguées ont dressé de lui, a déclaré l’un de ses avocats, mercredi.

À sa sortie de la salle d’audience, Me Antonio Cabral a expliqué que l’ex-entraîneur de ski avait choisi de ne pas témoigner à son procès pour agressions sexuelles puisqu’il maintient la déclaration qu’il a faite aux policiers en 2015.

Dans cette déposition filmée, M. Charest reconnaît avoir eu des relations sexuelles avec deux de ses présumées victimes, des relations qu’il avait qualifiées de consensuelles. Me Cabral ajoute toutefois que son client nie encore à ce jour que «ce comportement était généralisé aux 12 victimes».

La présentation de la preuve de la défense s’est conclue, mercredi au palais de justice de Saint-Jérôme, avec le témoignage du troisième et dernier témoin.

Un ancien adjoint de Bertrand Charest a expliqué à la cour que l’accusé entretenait des liens très «intenses» avec ses élèves et qu’il faisait parfois des commentaires sur leur physique.

Alexandre Lussier, qui a accompagné l’équipe pendant la saison 1995-1996, a admis que les commentaires que Bertrand Charest faisait sur le physique des filles le rendaient mal à l’aise. Mais il a ajouté qu’aucune des athlètes n’était jamais venue se plaindre auprès de lui des agissements de leur entraîneur.

La défense avait préalablement présenté le témoignage de la soeur de l’accusée et de l’ancien dirigeant d’une association régionale de ski qui avait repêché Bertrand Charest.

En s’adressant aux journalistes, mercredi, Me Cabral s’est dit persuadé d’avoir réussi à démontrer au juge que M. Charest «manquait peut-être de jugement dans certaines situations, mais ce n’est pas quelqu’un qui recherchait la gratification sexuelle à travers ces comportements».

Selon l’avocat, «c’est un comportement qui était généralisé de la part de M. Charest, peu importe (…) si c’était avec des hommes ou des femmes, il agissait comme ça un peu de la même façon avec tout le monde».

Bertrand Charest fait face à 57 chefs d’accusation, notamment d’agressions sexuelles, envers 12 plaignantes âgées de 12 à 19 ans au moment des faits allégués, durant les années 1990.

L’ex-entraîneur de ski, aujourd’hui âgé de 51 ans, est aussi accusé d’abus de confiance puisqu’il était alors en situation d’autorité face à ses présumées victimes.

Les plaignantes soutiennent que l’accusé les a agressées sexuellement alors qu’il était leur entraîneur avant et pendant son passage au programme de développement de l’équipe féminine de ski au sein de l’organisme national Canada Alpin, de 1996 à 1998.

Le procès se poursuit jeudi, alors que la Couronne et la défense tenteront notamment de clarifier l’emplacement d’une compétition de ski qui a été évoquée au cours du procès.

Le juge devrait également indiquer si les plaidoiries finales seront livrées dans la salle d’audience ou par écrit.

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