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Budget fédéral: des heureux et des mécontents

Minister of Finance Bill Morneau listens to a question during a press conference at the media lock-up, before tabling the budget in the House of Commons on Parliament Hill, in Ottawa on Wednesday, March 22, 2017. THE CANADIAN PRESS/Justin Tang Photo: Justin Tang/La Presse canadienne

Le budget fédéral déposé mercredi a fait des heureux, mais aussi des insatisfaits.

Voici quelques réactions d’organismes, d’associations et de syndicats à ce deuxième budget du ministre libéral des Finances Bill Morneau.

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LES HEUREUX

Le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD)

Il félicite le gouvernement pour sa décision de conserver des règles fiscales équitables sur les achats au détail, que ceux-ci soient effectués auprès de détaillants canadiens ou en ligne auprès de marchands de l’étranger. Selon la règle actuelle, les biens importés d’une valeur inférieure à 20 $ sont exempts de taxes de vente et de droits de douane. Les commerçants en ligne étrangers ont fait pression sur le gouvernement canadien pour que ce seuil passe à 200 $ dans le budget 2017, mais leur démarche n’a pas été couronnée de succès, à la satisfaction du CCCD.

Le Réseau québécois des OSBL d’habitation (RQOH)

Le RQOH accueille favorablement le budget. En annonçant la somme de 11,2 milliards $ sur 11 ans pour le logement abordable, «le gouvernement du Canada prend la mesure de sa responsabilité dans ce dossier», a déclaré Stéphan Corriveau, directeur général du RQOH.

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LES MITIGÉS

La Société canadienne du cancer (SCC)

Le budget fédéral respecte l’engagement pris par le gouvernement d’investir 11 milliards $ dans les soins à domicile, les soins palliatifs et la santé mentale au cours des 10 prochaines années, se réjouit la SCC. Si la Société est heureuse de constater une plus grande flexibilité dans les critères d’admissibilité aux prestations de compassion, elle est inquiète de la décision de réduire le nombre de semaines d’admissibilité de 26 à 15 pour les proches aidants.

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI)

«Nous sommes heureux que les rumeurs concernant une possible hausse de l’imposition des gains en capital ou des revenus des PME ne se soient pas concrétisées. Cela étant, il n’est pas rassurant de savoir que plusieurs mesures fiscales clés pour les PME feront l’objet d’une révision en profondeur, incluant celles liées au traitement fiscal des gains en capital et des entreprises où plusieurs membres d’une même famille sont impliqués», indique Martine Hébert, vice-présidente principale de la FCEI.

Par ailleurs, même si le pire a été évité, le budget prévoit tout de même une hausse des cotisations à l’assurance-emploi de l’ordre de trois pour cent pour les travailleurs et les employeurs en 2018, ajoute-t-elle. L’organisme salue aussi d’autres mesures, comme des initiatives facilitant l’embauche de travailleurs étrangers temporaires.

L’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC)

Elle se réjouit que le gouvernement réinvestisse dans les services publics, mais juge que les crédits accordés sont nettement insuffisants pour les rétablir.

«Ce budget, c’était l’occasion d’améliorer considérablement les services publics. À part accroître le financement dans certains secteurs, dont l’inspection des aliments et les programmes d’infrastructures de transport, les libéraux n’ont pas fait ce qu’on attendait d’eux», déplore Robyn Benson, présidente de l’AFPC.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM)

«C’est un budget qui comporte une grande inquiétude au niveau des finances publiques. Le milieu des affaires n’aime pas les budgets qui sont déficitaires. Le budget et les projections faites par le ministre ne laissent pas entrevoir de retour à l’équilibre budgétaire au cours au moins des cinq prochaines années et encore plus inquiétant est le ratio de la dette sur le PIB qui continue de se détériorer. Ce que ça veut dire, c’est qu’on reporte sur les contribuables du futur, que ce soit des particuliers ou des entreprises, la responsabilité de rétablir l’équilibre budgétaire», a dit en entrevue Michel Leblanc, président et chef de la direction de la CCMM.

Il salue toutefois les choix faits par le fédéral d’investir dans l’innovation, notamment dans certains «créneaux porteurs et importants» pour Montréal, dont l’intelligence artificielle, les technologies vertes et la génomique.

Le syndicat Unifor

Le budget apporte des changements positifs, estime Unifor — pour faire croître et renforcer une économie qui aide les travailleurs et leur famille —, mais le rythme est encore trop lent.

Comme mesures venant en aide aux parents travailleurs, le syndicat a souligné notamment la hausse du financement aux services de garde, une nouvelle stratégie nationale en matière de logement et les programmes de développement des compétences, en particulier ceux qui ciblent les femmes et les communautés autochtones.

Équiterre

Selon l’organisme environnemental, le financement déjà alloué en 2016 et 2017, ainsi que les nouvelles enveloppes annoncées mercredi dans le budget, permettront d’opérationnaliser les engagements pris pour contrer les changements climatiques.

Et si Équiterre salue les nouveaux investissements pour moderniser le réseau de distribution d’électricité, pour mettre à jour le Code national du bâtiment et appuyer les rénovations écoénergétiques, et le financement pour les bornes de recharge pour les véhicules électriques, il est déçu de voir peu de progrès sur la promesse du ministre Morneau d’éliminer les subventions à la production d’énergies fossiles au Canada.

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LES MÉCONTENTS

La Fédération des travailleurs du Québec (FTQ)

La FTQ espérait mieux du budget. Les mesures annoncées en assurance-emploi pour les proches aidants sont plus que timides. En ce qui a trait à la fiscalité, les sommes allouées pour lutter contre l’évasion fiscale sont un pas dans la bonne direction, mais le gouvernement fédéral aurait pu faire mieux pour aller chercher des revenus additionnels. La FTQ déplore qu’il n’y ait rien non plus dans le budget pour rétablir la livraison postale à domicile, de même que pour l’industrie forestière et le bois d’œuvre.

L’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS)

Selon l’IRIS, le gouvernement n’offre pas de plan structurant pour l’économie: «il se contente plutôt de mesures fragmentées et excessivement timides».

«Le gouvernement se vante dans son budget de promouvoir les énergies propres et de combattre les changements climatiques. Or, il déçoit de nouveau à ce chapitre. Il réduit ses dépenses de 750 millions $ cette année et de 500 millions $ l’année prochaine dans la prévention des changements climatiques, et supprime le crédit d’impôt pour le transport en commun, qui prive les contribuables de 150 millions $», relève aussi l’IRIS.

La Fédération canadienne des contribuables (FCC)

Aaron Wudrick, directeur fédéral de la FCC, s’est dit «heureux que ce budget ne contienne pas une hausse inattendue du déficit comme ce fût le cas en 2016». Il déplore toutefois que le budget ne contienne rien pour combler «l’immense trou fiscal que le gouvernement a créé l’an passé».

«Nous ne savons toujours pas comment le gouvernement compte retrouver l’équilibre budgétaire et cela a de quoi inquiéter les contribuables d’aujourd’hui et de demain. Nous savons désormais que la dette fédérale atteindra les 756 milliards $ d’ici 2022. Cela représente 143 milliards $ en paiements d’intérêts seulement, au cours des cinq prochaines années.»

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