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Les gagnants et perdants du budget Leitao

Une baisse d'impôts est plus souhaitable socialement qu'une réduction de la dette, selon l'IEDM. Photo: Archives Métro

QUÉBEC — Le budget déposé mardi par le ministre des Finances, Carlos Leitao, a fait des gagnants et des perdants, tout en laissant un bilan mitigé pour certains.

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Les gagnants:

— Les contribuables:

Au terme de trois années marquées par la rigueur budgétaire et l’augmentation de certains tarifs, le gouvernement Couillard pige finalement moins d’argent dans les poches des contribuables en leur offrant un répit fiscal.

En plus de l’abolition de la taxe santé pour tous les Québécois depuis le 1er janvier, tous les contribuables gagnant moins de 134 095 $ n’auront rien à payer pour l’année 2016 — une mesure qui concerne 4,3 millions de particuliers.

De plus, le montant personnel de base que chaque contribuable pourra réclamer passera de 11 635 $ à 14 890 $ en date du 1er janvier 2017. Cela équivaut à une réduction d’impôt de 55 $ pour 4,3 millions de Québécois.

— Les entreprises:

Les sociétés auront jusqu’au 31 décembre 2020 — soit trois années de plus — pour soumettre leur candidature afin de bénéficier du congé fiscal pour les grands projets d’investissement. Les entreprises peuvent ainsi bénéficier, sur 15 ans, d’un congé pouvant atteindre 15 pour cent du montant de l’investissement admissible.

Pour accélérer le virage numérique des sociétés, Québec offre une déduction additionnelle de 35 pour cent pour amortissement dans le cadre d’achats d’équipement moderne et de logiciels informatiques à la fine pointe de la technologie.

De plus, on prévoit d’importantes sommes d’argent pour stimuler l’innovation, soit 834 millions $ sur cinq ans, même si seulement 69,8 millions $ seront dépensés en 2017-2018.

— La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ):

Le gestionnaire de régimes de retraite voit le gouvernement Couillard monter à bord de son projet de train électrique — dont la facture atteint plus de 6 milliards $ — puisqu’il participera à hauteur de 1,283 milliard $ en échange d’actions privilégiées.

Par l’entremise de sa filiale CDPQ Infra, le bas de laine des Québécois financera près de la moitié du Réseau électrique métropolitain, dont la mise en service est prévue en 2020.

Québec s’attend à une participation similaire du gouvernement Trudeau, qui tarde à confirmer son engagement.

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Les perdants:

— Les très petites entreprises:

En raison de la marge de manoeuvre du gouvernement Couillard, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) lui demandait de revenir sur sa décision d’il y a deux ans entourant la modification du taux d’imposition pour les petites entreprises, qui était passé de 8 à 11,8 pour cent. Le budget Leitao propose un recentrage de cette mesure, sans toutefois revenir en arrière, déplore l’association patronale. Quelque 30 000 entreprises sont concernées par cette mesure, selon la FCEI.

— L’industrie québécoise du bois d’oeuvre:

Bien que le gouvernement Couillard se soit montré ouvert à offrir des garanties de prêt aux entreprises forestières qui pourraient être affectées par l’imposition de droits compensatoires sur le bois d’oeuvre à la frontière américaine, le budget Leitao ne fournit pas de détails sur cette mesure, ont déploré les partis d’opposition.

Des droits compensatoires pourraient être imposés sur les exportations de bois d’oeuvre à destination des États-Unis dès la fin du mois d’avril, au terme de l’enquête du département américain du Commerce. L’industrie forestière représente quelque 60 000 emplois au Québec.

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Ça dépend, selon le point de vue:

— Le ministère de la Santé et des Services sociaux:

Avec des dépenses majorées de 4,3 pour cent afin de réduire les délais d’attente, financer les établissements, soutenir les soins à domicile et les Centres hospitaliers de soins de longue durée, ce ministère peut sembler, à première vue, le grand gagnant de ce budget.

La Fédération interprofessionnelle de la santé a toutefois une opinion différente. Elle estime que les sommes d’argent du budget sont nettement insuffisantes pour compenser les compressions des dernières années.

— Le ministère de l’Éducation:

Tout comme la santé, ce ministère voit également son budget croître davantage qu’à l’habitude, avec une augmentation de quatre pour cent. Les sommes seront essentiellement consacrées à la réussite éducative dès la petite enfance, mais également au préscolaire, au primaire et au secondaire.

La Centrale des syndicats du Québec avait toutefois des attentes beaucoup plus élevées, étant donné que le gouvernement Couillard affirme depuis l’automne que l’éducation était au coeur de ses priorités.

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