Soutenez

Coiteux: fini le double emploi à la SQ

Photo: Mario Beauregard / Métro
Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Un patron de la Sûreté du Québec (SQ) ne pourra bientôt plus vendre des maisons dans ses temps libres et encore moins durant ses quarts de travail.

De gré ou de force, tous les policiers de la SQ ayant une position d’autorité devront désormais renoncer à occuper en même temps un autre emploi.

Terminée, l’ère du double emploi pour arrondir les fins de mois.

Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, s’est même dit prêt, au besoin, à modifier la loi sur la police, si la haute direction de la Sûreté du Québec ne mettait pas fin d’elle-même à cette pratique controversée.

«Des fois, il faut changer les lois. Et s’il faut qu’on le fasse, on va le faire», a-t-il assuré, mercredi, prévenant la SQ que la situation ne pouvait plus durer.

Il n’est pas courant de voir ainsi le gouvernement rabrouer publiquement la SQ et condamner une de ses pratiques.

En point de presse, M. Coiteux a jugé que cette pratique était carrément intolérable, puisqu’il s’agit de personnel cadre à qui on a confié d’importantes responsabilités qui doivent occuper tout leur temps et toute leur énergie.

«Des gradés de la police qui ont un travail extrêmement exigeant à faire doivent avoir toute l’attention nécessaire pour le faire», a tranché M. Coiteux, sur un ton sans réplique.

La loi actuelle sur la police est permissive, à ce propos. Elle stipule notamment que «tout policier qui occupe un autre emploi ou bénéficie d’un autre revenu provenant d’une entreprise doit, sans délai, en divulguer la nature à son directeur».

Le ministre était choqué d’apprendre qu’un des capitaines de la SQ, Michel Lapointe, qui était responsable des opérations sur l’autoroute 13 Sud lors de la tempête de neige du 14 mars, avait trouvé le temps de passer chez le notaire ce jour-là pendant ses heures de travail, pour mener à bien ses activités de courtier immobilier qu’il mène en parallèle à son travail policier.

Or, au même moment sur l’autoroute 13 Sud, les choses se dégradaient et l’intervention policière se faisait attendre, tandis que des centaines d’automobilistes se retrouvaient coincés dans leur véhicule, sans secours, pendant des heures.

M. Lapointe a été relevé de ses fonctions durant l’enquête interne commandée par le ministre Coiteux pour comprendre les causes de l’intervention ratée et du cafouillage de toute l’opération.

Le ministre Coiteux et son collègue des Transports, Laurent Lessard, sont sur la sellette depuis qu’il a été démontré que les services d’urgence gouvernementaux ont tous failli à la tâche durant la soirée du 14 mars et la nuit suivante.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.