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Commerce avec la Chine: un grand intérêt d'Ottawa

Mike Blanchfield, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — John McCallum, le nouvel ambassadeur du Canada en Chine, affirme que les droits de la personne et les normes du travail feront partie de tout accord potentiel de libre-échange entre les deux pays.

Le Canada et la Chine n’ont pas encore commencé formellement des négociations commerciales et sont encore dans une étape exploratoire qui inclut une série de consultations par le gouvernement fédéral. Mais si le Canada et la Chine en viennent à des négociations commerciales, le Canada veut une entente «progressiste» qui inclurait des chapitres sur ces deux aspects, a dit M. McCallum, mercredi.

M. McCallum a affirmé à La Presse canadienne avoir constaté beaucoup d’enthousiasme au Canada pour une entente avec la Chine, et a dit souhaiter accroître les liens économiques avec la Chine si une occasion appropriée se présente.

Mais cela ne se fera pas au détriment des droits de l’homme, a-t-il ajouté.

«Nous devons procéder avec les yeux grand ouverts. Nous savons que dans plusieurs secteurs, la Chine et le Canada ont des visions différentes du monde, des priorités différentes, des lois différentes», a dit l’ambassadeur en entrevue téléphonique depuis Pékin.

«Il y a des gains immenses pour les Canadiens si nous réussissons. Nous avons aussi des responsabilités du côté des droits de l’homme. Nous agissons (sur les deux fronts)», a-t-il ajouté.

L’opposition à Ottawa a levé le drapeau rouge concernant ces discussions, soulignant les récents commentaires du gouvernement chinois selon lesquels les droits de la personne et les restrictions des investissements par les sociétés d’État ne devraient pas faire partie de négociations commerciales.

M. McCallum a rejeté du revers de la main une mise en garde de l’ex-président de la Banque mondiale et ancien représentant américain au Commerce Robert Zoellick, selon qui le Canada ne devrait pas trop se rapprocher de la Chine s’il veut maintenir de bonnes relations avec l’administration Trump à Washington.

Lors d’un récent événement à Washington, M. Zoellick a exprimé des inquiétudes sur la pertinence de discussions commerciales entre le Canada et la Chine à la lumière d’une certaine hostilité du président Donald Trump et de certains de ses hauts responsables au Commerce à l’égard de la Chine.

Malgré les critiques de M. Trump envers la Chine, M. McCallum a souligné que l’administration Trump ne comptait pas encore d’ambassadeur dans ce pays et que le doute planait sur les relations de Washington avec Pékin.

«Mais peu importe la position des États-Unis, celle du Canada a été définie clairement par notre premier ministre, et c’est mon travail de mettre cela en vigueur», a-t-il fait valoir.

Le premier ministre Justin Trudeau a réitéré sa vision des choses lorsqu’il a été questionné, mercredi, sur les commentaires de M. Zoellick.

«Les Canadiens s’attendent à ce que, en tant que premier ministre, je fasse croître notre économie et que je protège nos emplois, tout en assurant le respect de nos valeurs et de nos principes, et c’est ce que je ferai toujours», a dit M. Trudeau.

M. McCallum a affirmé qu’avant même des discussions sur un accord commercial, il y avait beaucoup à accomplir sur le plan économique, notamment en stimulant le tourisme — ce qui se traduirait selon lui par des emplois au Canada — et en faisant des avancées communes contre les changements climatiques.

L’ambassadeur n’a pas été tellement témoin du fameux smog de Pékin dans ses 12 premiers jours sur le terrain, mais il a dit croire que le gouvernement chinois était sérieux dans sa volonté d’améliorer la qualité de l’air.

La ministre fédérale de l’Environnement, Catherine McKenna, devrait se rendre en Chine dans un avenir rapproché pour contribuer aux efforts du Canada relativement à une coopération sur des technologies vertes potentiellement lucratives, a-t-il indiqué.

M. McCallum est aussi pressé de mettre en branle un dialogue économique de haut niveau en Chine, d’ici les trois prochains mois. Le ministre des Finances, Bill Morneau, et le ministre du Commerce international, Francois-Philippe Champagne, se rendraient en Chine pour coprésider une discussion avec le vice-premier ministre chinois.

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