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Autre manifestation contre Bombardier à Montréal

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant les bureaux montréalais de Bombardier. / Mario Beauregard / Métro Photo: Mario Beauregard / Métro
La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — La société Bombardier semble incapable de calmer une partie de la colère publique provoquée par la hausse des rémunérations de ses principaux dirigeants.

Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés, dimanche, à Montréal, devant les bureaux du premier ministre Philippe Couillard pour protester contre les rémunérations que se versent les dirigeants de l’entreprise. Ils y ont lancé des avions de papier.

Plus tôt, ces manifestants avaient défilé dans les rues du centre-ville au cours d’une marche qui s’était amorcée devant le siège social montréalais de Bombardier.

Ils demandent au gouvernement québécois d’imposer des conditions aux entreprises qui reçoivent des subventions publiques afin de s’assurer que les emplois sont protégés et les bonis versés aux dirigeants limités.

Le député Alain Therrien, porte-parole du Parti québécois en matière d’économie, a dit croire que la grogne ne se tarissait pas.

«On s’aperçoit que ce n’est pas réglé, même si M. Couillard aimerait que ce soit réglé. Les manifestants sont aussi nombreux que la semaine passée, cela veut dire que la grogne reste, demeure», a dit M. Therrien en entrevue en marge de la manifestation.

«Ce sont les contribuables, ici, qui ont sauvé Bombardier. Il faut les respecter», a-t-il poursuivi.

Amir Khadir, député de Québec solidaire, n’a pas mâché ses mots à l’endroit du gouvernement du premier ministre Philippe Couillard.

«Ce n’est pas Bombardier qui fait la honte des Québécois, c’est son premier ministre. C’est son premier ministre qui utilise l’argent public pour remercier Daniel Johnson, (membre du conseil d’administration) de Bombardier, qui va toucher un million de dollars dans cette gammick-là, et la raison pour laquelle il l’a fait, c’est que Daniel Johnson a été responsable de sa campagne à la chefferie à M. Couillard et a dirigé sa campagne électorale», a lancé M. Khadir à la foule.

Concernant les dirigeants de Bombardier, M. Khadir a parlé d’un «détournement de fonds».

«Des fonds ont été octroyés (aux dirigeants) pour protéger des emplois, pour protéger Bombardier, pour trouver de nouveaux contrats, au lieu de cela, ça se retrouve dans leurs poches. Ça, c’est un détournement de fonds publics», a déclaré le député de Québec solidaire.

Bombardier doit faire face à la colère de la population depuis la publication de la circulaire de sollicitation envoyée aux actionnaires en vue de l’assemblée annuelle du 11 mai faisant état que la rémunération totale des cinq plus hauts dirigeants de la multinationale et de son président directeur du conseil, Pierre Beaudoin, a totalisé environ 32,6 millions $US, une hausse d’environ 50 pour cent.

En février dernier, Ottawa avait octroyé un prêt de 372,5 millions $CAN remboursable sur 15 ans à Bombardier pour le développement de la CSeries et du Global 7000. Le gouvernement québécois avait déjà injecté 1,3 milliard $ dans la CSeries.

Depuis, le chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare, a annoncé que l’entreprise a décidé de repousser le versement d’un an de ces paiements, en les rendant conditionnels à l’atteinte des objectifs du plan de redressement de M. Bellemare, dont la réalisation est prévue pour 2020.

Initialement, les sommes visées devaient être versées à compter de 2019.

«C’est un appel à la citoyenneté pour que l’on puisse retrouver une partie de notre argent. Ça me fait penser un peu au scandale des commandites au fédéral. Certains diraient que plus ça change, plus c’est pareil», a dit Gilles Brassard, un manifestant.

«Je suis indignée de la façon que ça se passe. Ils devraient tous refuser cette augmentation-là. Je ne suis pas d’accord non plus avec la position de M. Couillard», a exprimé pour sa part Carole, qui a préféré ne pas donner son nom de famille.

Une manifestation pour protester contre les rémunérations versées à la haute direction de Bombardier avait attiré quelque 200 personnes, la semaine dernière.

Mercredi dernier, le gouvernement Couillard a bloqué une nouvelle tentative de l’opposition visant à inciter la direction de Bombardier à renoncer à ses augmentations pour 2016. La motion de l’opposition a été battue à 61 contre 43 lors d’un vote.

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