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Québec investit 175M$ pour décontaminer les sols

Photo: Mario Beauregard / Métro
Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le gouvernement québécois investira 175 millions $ sur cinq ans pour décontaminer les terrains, un moyen pour lui de protéger l’environnement, tout en stimulant l’économie locale.

«C’est un geste majeur en termes de modernisation, non seulement sur le plan environnemental, mais aussi sur le plan économique», a déclaré le Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, David Heurtel, en conférence de presse à Montréal, où il a annoncé la nouvelle Politique de protection des sols et de réhabilitation des terrains, qui n’avait pas été revue depuis 1998.

Dans cette enveloppe, 120 millions $ seront consacrés à réhabiliter les terrains contaminés appartenant à l’État. Les 55 millions $ restants seront réservés pour le programme ClimatSol-Plus, qui permettra aux municipalités et aux propriétaires privés de recevoir des subventions du gouvernement pour décontaminer un sol et y construire un parc, ou une entreprise, par exemple.

«Il y a toujours plus de projets que d’argent, il faut le dire. Ce sont des programmes très, très populaires», a reconnu le ministre. Le gouvernement considérera plusieurs critères pour accorder des subventions, dont l’importance du terrain, sa valeur économique et potentielle de revitalisation, a ajouté David Heurtel, qui était accompagné du ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux.

Selon le ministre de l’Environnement, la valeur des terrains non utilisés au Québec représente actuellement 2 milliards $.

Le programme précédent qui était en place de 2007 à 2015, ClimatSol, qui comprenait un investissement de 60 millions $, a permis d’aider 265 projets de décontamination — ce qui équivaut à 295 terrains de football — et a généré des investissements de 1,6 milliard $

La nouvelle politique prévoit également exiger des garanties financières de la part des industries à haut risque avant qu’elles commencent leurs activités pour éviter que le gouvernement se retrouve avec d’autres terrains contaminés.

«Maintenant, en exigeant une garantie financière en amont, s’il y a des entreprises qui décident de ne pas respecter leurs obligations (…) au moins on aura ça pour limiter les dégâts», a expliqué le ministre.

L’annonce a été bien accueillie par les municipalités et le milieu des affaires.

«Alors que plusieurs municipalités sont aux prises avec des terrains contaminés, elles auront désormais une plus grande marge de manœuvre financière pour transformer ces terrains en opportunités de développement économique, tout en contribuant à la lutte contre les changements climatiques», a déclaré le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Bernard Sévigny, par voie de communiqué.

«C’est une bouffée d’air frais. C’est un geste qui était attendu de la part du gouvernement», a renchéri Réal Ménard, maire de l’arrondissement Hochelaga-Maisonneuve à Montréal.

Selon la présidente et directrice générale de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal, Christine Fréchette, ces subventions aideront à créer des emplois dans son secteur, où il y a plusieurs terrains contaminés notamment en raison de la présence historique de l’industrie lourde.

« (Cette aide) va permettre à des terrains contaminés d’être intégrés à nouveau, pleinement, dans la dynamique économique. L’Est de la métropole offre un immense potentiel, mais la contamination de ses sols freine son développement économique», a-t-elle déclaré en conférence de presse.

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