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Bombardier: Une entente «poche», dit Pierre-Yves McSween à TLMEP

Photo: Karine Dufour/ICI Radio-Canada Télé

Le comptable et auteur Pierre-Yves McSween ne comprend pas pourquoi l’entente de 1,3 G$ qu’a signée le gouvernement du Québec avec Bombardier a de si mauvaises garanties.

«Ceux qui ont signé l’entente l’ont fait à la va-vite, avec un rendement poche, des garanties poches, des placements poches. Si j’avais négocié, j’aurais demandé un rendement assuré, autre chose que des parts seulement dans la CSeries, un vote sur le conseil d’administration…», a allégué M. McSween, présent sur le plateau de Tout le monde en parle dimanche avec la ministre de l’Économie Dominique Anglade pour parler des hausses de salaire de 48% que s’étaient octroyés les hauts dirigeants de Bombardier il y a deux semaines.

«Pourquoi pensez-vous que [Justin] Trudeau a attendu un an avant d’investir? a-t-il souligné. Il a appelé [la firme d’investissement] Morgan Stanley, qui a vu que l’entreprise était contrôlée par une famille», a-t-il poursuivi.

Selon la ministre Anglade, qui s’est défendue de ne pas avoir signé cette entente, le gouvernement a investi «parce que c’est un fleuron, mais aussi parce que c’est de l’innovation et que cela crée des emplois dans toutes les régions du Québec». Questionnée par la comédienne Sophie Lorain sur la fiche déjà peu reluisante de Bombardier dans certains projets, notamment sur les retards dans la livraison de métros à Toronto, Mme Anglade a répondu que «chaque jour, le gouvernement prend des décisions sur des investissements». «On veut répondre à trois questions: Est-ce que ça crée des jobs? Est-ce que ça sauve des jobs? Et est-ce que ça crée de l’innovation?» a-t-elle énuméré, rappelant que les avions de la CSeries seront assemblés au Québec.  «Nous sommes un des trois seuls endroits au monde où on peut construire un avion de A à Z», a-t-elle dit.

Pierre McSween a ensuite rétorqué que 1,3 G$ investi à coup de 5 M$ dans une multitude de PME «peut créer facilement des milliers d’emplois».

«On a notre mot à dire»
Le débat anticipé sur la pertinence des hausses des salaires des dirigeants de l’entreprise a plutôt donné lieu à un consensus. Dominique Anglade, assurant que le gouvernement pouvait intervenir dans ce genre de décision. «Je pense qu’on a notre mot à dire lorsque le Québec devient actionnaire. Jeudi, dès que ça s’est produit, j’ai appelé Alain Bellemarre», a-t-elle mentionné, allant ainsi à l’encontre des premiers propos tenus par le premier ministre Philippe Couillard, qui disait quelques jours après l’annonce des hausses de salaire que le gouvernement ne devait pas «s’infiltrer dans la gestion interne des entreprises».

«Les hausses de salaire ne peuvent pas être justifiées dans le dossier actuel», a martelé la ministre de l’Économie tout en reconnaissant ne pas avoir été mise au courant à l’avance des hausses de salaire.

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