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Marijuana: l'opposition veut plus de détails

DARRYL DYCK / La Presse Canadienne Photo: DARRYL DYCK
Kristy Kirkup, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les conservateurs accusent le gouvernement libéral de ne pas pouvoir préciser combien coûtera le système de traçabilité qui devrait être mis en place autour du commerce du cannabis.

Santé Canada a indiqué qu’un système de suivi permettra de colliger de l’information sur les produits, mais pas sur les consommateurs. Le système de suivi permettra de s’assurer que le «cannabis légal» ne se retrouvera pas sur le marché noir, indique-t-on. Le ministère a aussi précisé que les entreprises et les organismes de régulation pourront retracer tous les produits et procéder à d’éventuels rappels.

Santé Canada assure que ce type de système de traçabilité a déjà été mis en place dans les États américains qui ont légalisé la vente de marijuana à des fins récréatives.

Le porte-parole de l’opposition conservatrice en matière de santé, Colin Carrie, déplore que le gouvernement ne puisse chiffrer cette dépense dans le cadre de son projet de loi sur la légalisation de la marijuana.

Au ministère de la Santé, on avoue ignorer les coûts d’un tel système de traçabilité, qu’il faudra par ailleurs définir. Mais on soutient que ces coûts devraient être assumés par la vente de permis et autres tarifs.

Par ailleurs, le porte-parole néo-démocrate en matière de justice, Alistair MacGregor, déplore le fait que le projet de loi, déposé la semaine dernière, n’offre pas plus de détails sur les mesures fiscales qui s’appliqueront au commerce légal de marijuana.

«Le jour du dépôt du projet de loi, ils ont invité la ministre du Revenu national (Diane Lebouthillier). Mais on ne sait toujours pas combien coûtera le registre (de suivi) ou les mesures d’application de la loi — et quelle part de ces coûts sera pelletée dans la cour des provinces», a estimé M. MacGregor.

La Journée internationale du cannabis

L’opposition formulait ces commentaires jeudi alors que des milliers de Canadiens soulignaient un peu partout au pays la Journée internationale du cannabis. Sur la colline du Parlement, des militants déploraient le fait que le gouvernement libéral n’ait pas décriminalisé immédiatement la marijuana, en attendant de mettre en place le nouveau système. Les libéraux répètent inlassablement qu’ils n’ont pas l’intention de le faire avant que la loi ne soit adoptée — d’ici juillet 2018, espère-t-on.

En entrevue à la chaîne américaine de télévision Bloomberg, jeudi matin, le premier ministre Justin Trudeau a expliqué que son gouvernement part du principe que la marijuana n’est «pas bonne» pour le cerveau en plein développement des jeunes gens.

«Nous devons restreindre l’accès à la marijuana — au moins autant que pour l’alcool», a-t-il soutenu. Par ailleurs, le crime organisé et les gangs de rue tirent de ce commerce illégal des milliards de dollars chaque année, des dollars qui financent ensuite d’autres activités criminelles, a rappelé le premier ministre.

«Tout compte fait, on se rend compte que le système actuel ne fonctionne pas.»

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