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Libre-échange: Trudeau veut se baser sur les faits

Prime Minister Justin Trudeau is interviewed by Bloomberg Editor-in-Chief John Micklethwait in Toronto on Thursday, April 17, 2017. THE CANADIAN PRESS/Christopher Katsarov Photo: THE CANADIAN PRESS
Mike Blanchfield, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Justin Trudeau a rappelé jeudi que les États-Unis, comme bien d’autres pays, subventionnent leur industrie laitière et agricole à hauteur de plusieurs millions de dollars — si ce n’est de milliards.

Alors que le président américain, Donald Trump, adopte un ton plus grinçant face au Canada, le premier ministre a promis de continuer à protéger les producteurs agricoles — et notamment le système de gestion de l’offre — lors de futures négociations avec Washington.

«N’ayons pas la prétention que nous sommes dans un marché libre lorsqu’il est question d’agriculture», a déclaré M. Trudeau en entrevue avec l’agence américaine Bloomberg, juste avant que son homologue américain ne lance une nouvelle salve contre le Canada, cette fois du bureau ovale de la Maison-Blanche.

«Tous les pays protègent, pour une bonne raison, leur industrie agricole. Et nous avons un système de gestion de l’offre qui fonctionne très bien ici au Canada. (…) Les Américains et d’autres pays ont choisi de subventionner, pour plusieurs centaines de millions de dollars, sinon de milliards de dollars, leur industrie agricole, incluant celle des produits laitiers.»

M. Trudeau a estimé que les États-Unis jouissent actuellement d’un surplus commercial de 400 millions $ avec le Canada dans le secteur du lait.

«Ce n’est donc pas le Canada qui pose un problème ici.»

Quelques minutes plus tard, Donald Trump s’est lancé dans une nouvelle attaque verbale contre les pratiques commerciales canadiennes et leur impact sur les intérêts américains.

«Le Canada, ce qu’il a fait à nos producteurs de lait, c’est disgracieux. C’est disgracieux, a-t-il avancé. Les règles, les réglementations, différentes choses ont changé — et nos fermiers du Wisconsin et de l’État de New York sont forcés de cesser leurs activités.»

M. Trump faisait alors écho et amplifiait les plaintes des gouverneurs du Wisconsin et de New York, qui estiment que la décision du Canada de créer une nouvelle catégorie de produits du lait a bloqué l’accès des producteurs américains au marché canadien.

M. Trudeau a pris connaissance des inquiétudes de ces deux États, mais a déclaré qu’il ne voulait pas réagir de manière excessive.

Il s’agissait des premiers commentaires de Justin Trudeau depuis que Donald Trump a critiqué l’industrie laitière canadienne, mardi, dans le Wisconsin.

L’ambassadeur du Canada aux États-Unis, David MacNaughton, avait répliqué le même jour en écrivant aux gouverneurs de ces deux États pour leur dire que le Canada n’était pas à blâmer pour les difficultés de leurs fermiers, montrant plutôt du doigt la surproduction américaine et mondiale de lait.

«Toute conversation à ce sujet commence en reconnaissant les faits. Je comprends pourquoi certains gouverneurs tiennent un tel discours dans certains comtés. C’est de la politique», a déclaré M. Trudeau.

«Différents pays ont différentes approches et nous allons avoir une conversation appuyée sur les faits quant à la façon d’avancer pour protéger à la fois nos consommateurs et nos producteurs agricoles.»

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