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Bébé secoué: acquitté 26 ans après les faits

Photo: Facebook
Steve Sauvé - Le journal de Saint-François/TC Media

La juge Marie-Chantale Doucet a prononcé lundi l’acquittement de Gabriel Palumbi, ce père de famille accusé d’homicide involontaire en lien avec le décès de son bébé survenu en octobre 1991.

Plus de 26 ans se sont écoulés entre la tragédie et l’acquittement de Gabriel Palumbi. D’ailleurs, l’homme n’a été accusé qu’en novembre 2009 à la suite de la demande d’un coroner pour la réactivation du dossier.

Trois spécialistes ont conclu à la mort naturelle de la fille qui, au moment du décès, était âgée de cinq mois. Il s’agit de deux neuropathologistes et un pathologiste. Malgré cela, Gabriel Palumbi a été accusé en 2009 d’avoir secoué la gamine. Une accusation d’homicide involontaire coupable a donc été déposée.

La poursuite, assurée par Me Claude Doire et Me Marie-Audrai Joset, a fait témoigner la pathologiste qui a procédé à l’autopsie de l’enfant, Dre Yasmine Ayroud. Elle a indiqué au tribunal avoir constaté la présence d’une hémorragie aux deux yeux et d’un hématome au cerveau, lésions décrites et acceptées résultant d’un secouement d’un bébé.

Le Dre Ayroud conclut donc au décès de l’enfant par secouement. L’autopsie a aussi révélé la présence d’une bronchopneumonie. Un autre médecin, Claire Allard-Dansereau, s’est aussi prononcée sur le cas en 2009. La pédiatre rattachée à l’Hôpital Sainte-Justine exclut pour sa part la bronchopneumonie comme cause du décès.

La dernière experte du ministère public, la Dre Catherine Fallet-Bianco, conclut pour sa part que les causes du décès de l’enfant sont une pneumonie, anoxie sévère, défaillance cardiaque et les lésions cervicales qui en résultent.

«La Dre Fallet-Bianco a informé le tribunal que le test de la protéine, appelé BAPP, est l’outil de choix pour mettre en évidence des lésions traumatiques cérébrales, mentionne la juge Doucet, lors du prononcé de son jugement, au palais de justice de Valleyfield. Ce test n’était pas d’usage en 1991, mais aurait pu être effectué aujourd’hui si le matériel, soit les blocs pathologiques, avait été conservé. En ce sens, il est impossible de confirmer ou d’infirmer la suspicion clinique du syndrome du bébé secoué.»

Avant d’acquitter Gabriel Palumbi, la juge Doucet explique que l’accusé est précis dans son témoignage. «M. Palumbi est capable d’expliquer avec minutie et précision le déroulement des événements remontant à quelques semaines avant le 22 octobre 1991. Par ailleurs, son témoignage est confirmé en grande partie par celui de sa conjointe et des ambulanciers.»

«La preuve n’établit donc pas hors de tout doute raisonnable que le décès de l’enfant est causé par son secouement. De plus, la preuve circonstancielle présentée n’établit pas hors de tout doute raisonnable que l’accusé aurait posé ce geste. Le tribunal acquitte donc M. Palumbi», termine la lecture la juge Doucet.

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