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Bibeau: Couillard défend son chef de cabinet

Quebec Premier Philippe Couillard responds too the Opposition over Quebec finances, during question period Tuesday, March 14, 2017 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Jacques Boissinot/La Presse canadienne
Jocelyne Richer et Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — L’étude des crédits du Conseil exécutif a tourné au procès politique du Parti libéral du Québec (PLQ), mercredi, au Salon rouge de l’Assemblée nationale.

L’intégrité et l’éthique du premier ministre Philippe Couillard et de son directeur de cabinet, Jean-Louis Dufresne, ont teinté les échanges entre l’opposition et le gouvernement, alors qu’ils devaient en principe porter plutôt sur l’examen des dépenses prévues en 2017-2018 par le Conseil exécutif, soit le ministère du premier ministre.

Le premier ministre Couillard a dû défendre son chef de cabinet, à propos de ses liens professionnels passés avec Marc Bibeau, qui fut un important collecteur de fonds du PLQ et qui fait l’objet d’une enquête de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) sur les méthodes de financement controversées du parti à une certaine époque.

Avant de devenir le bras droit du premier ministre, Jean-Louis Dufresne était vice-président de la firme BCP consultants, qui a reçu un mandat d’affaires publiques de Beauward, une des entreprises dirigées par Marc Bibeau.

Dans un communiqué rendu public mercredi, M. Dufresne prend ses distances et affirme n’avoir eu «aucun contact avec M. Bibeau» depuis qu’il a quitté la firme.

Questionné à ce propos par le chef péquiste Jean-François Lisée, le premier ministre a fait valoir qu’on ne pouvait pas «reprocher à quelqu’un d’exercer sa profession».

Le chef de l’opposition officielle a aussi tenté de savoir quels étaient les liens passés entre M. Couillard et M. Bibeau, du temps où il était ministre de la Santé dans le cabinet Charest, entre 2003 et 2008.

Ce dernier «savait que M. Marc Bibeau était responsable du financement», a indiqué M. Lisée, en demandant à M. Couillard de décrire le type de relations qu’ils entretenaient.

M. Couillard a réaffirmé que son gouvernement était «sans tache» sur le plan du financement du parti, en soulignant que les questions de son adversaire portaient sur les façons de faire du passé et non sur la situation prévalant sous sa gouverne.

«Je n’ai pas eu d’interactions personnelles» avec Marc Bibeau sur le financement du PLQ durant ces années, a assuré M. Couillard, en précisant que ces questions relevaient alors plutôt de la directrice du parti, Violette Trépanier.

«M. Bibeau ne dirigeait pas (ses) activités de financement», lorsqu’il était ministre de la Santé, a-t-il insisté.

À l’époque, chacun des ministres du gouvernement Charest devait recueillir chaque année 100 000 $ pour garnir les coffres du parti.

M. Lisée a demandé à M. Couillard s’il était à l’aise avec cette pratique, s’interrogeant sur ses «réflexes éthiques» et son peu d’empressement à la dénoncer.

M. Couillard a fait valoir que le nouveau mode de financement des partis, avec des contributions fixées à un maximum de 100 $ par personne par année, rendait «la pratique de la politique beaucoup plus agréable».

En point de presse, avant les échanges au Salon rouge, M. Lisée s’était montré agacé par la propension du premier ministre «à ne pas comprendre la responsabilité personnelle qu’il a» dans divers dossiers controversés reliés à son gouvernement, à son parti ou au gouvernement dont il a fait partie entre 2003 et 2008.

Selon le chef péquiste, sur le plan éthique, Philippe Couillard «essaie de nous faire croire qu’il n’était pas un membre « sénior » du gouvernement au moment où toutes les choses dont on parle en ce moment se déroulaient», nommément les controverses passées sur le financement du PLQ.

Il a aussi cité en exemple le fait que le gouvernement Couillard a atteint l’équilibre budgétaire au prix d’importantes compressions dans les services de l’État. Or, a fait valoir M. Lisée, le premier ministre n’a jamais «exprimé quelque regret que ce soit», malgré des sacrifices imposés à la population.

L’étude des crédits du Conseil exécutif se poursuit jeudi.

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