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O'Leary continuera à oeuvrer pour chasser Trudeau

Nathan Denette / La Presse Canadienne Photo: Nathan Denette
Stephanie Levitz, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Kevin O’Leary quitte la course à la direction du Parti conservateur, mais il n’a pas l’intention de disparaître de l’arène politique pour autant.

L’homme d’affaires veut plutôt mettre toute son équipe au service de Maxime Bernier afin d’assurer son élection comme chef du Parti conservateur — et ultimement comme premier ministre, lors du scrutin de 2019. Dans une entrevue accordée de New York à La Presse canadienne, jeudi matin, M. O’Leary a indiqué que des rencontres avaient déjà eu lieu entre les deux équipes afin de concrétiser sa promesse d’appuyer le député de Beauce d’ici l’élection du nouveau chef du parti, le 27 mai.

M. O’Leary a par ailleurs indiqué que si la campagne avec Maxime Bernier se passe bien, il n’exclut pas la possibilité de se présenter lors du scrutin de 2019. Il promet de poursuivre ses leçons de français, en se voyant déjà en voyage d’immersion de deux semaines avec sa femme à Genève, en France ou à Québec. «J’ai eu la piqûre, vraiment. J’ai adoré ça, mais ça m’a aussi brisé le coeur.»

Il soutient d’autre part que Maxime Bernier et lui avaient tenté à plusieurs reprises de convaincre l’autre d’abandonner la course. «Je lui disais: « Écoute Max, je mène partout dans les sondages, soyons francs: tu ne gagneras pas. » Et lui répliquait: « Tu ne gagneras pas 30 sièges (au Québec). »»

M. O’Leary dit avoir offert au député beauceron un poste important — comme vice-premier ministre —, mais M. Bernier a soutenu qu’un tel arrangement ne convaincrait pas les Québécois de choisir l’homme d’affaires.

C’est finalement M. O’Leary, «en homme pragmatique», qui a déclaré forfait devant l’argument-choc du député de Beauce: les sièges au Québec, indispensables selon lui à l’obtention d’une majorité aux Communes, ne peuvent être gagnés que par un chef québécois.

Unilingue anglais

Connu pour son caractère impitoyable dans les versions canadienne et américaine de la téléréalité «Dans l’oeil du dragon», M. O’Leary demeure un personnage en demande au Canada anglais et aux États-Unis. Mais il admet que cette popularité a eu peu d’influence au Québec, même s’il est né à Montréal — mais il ne parle pas français.

Lié à des dizaines d’entreprises, M. O’Leary soutient par ailleurs que sa décision de quitter la course n’a pas été motivée par sa crainte de voir une défaite nuire à ses affaires ou à sa crédibilité. Il a l’intention de le prouver en faisant campagne pour les conservateurs jusqu’aux prochaines élections, afin d’atteindre son objectif ultime: chasser du pouvoir les libéraux de Justin Trudeau. «Je n’ai pas besoin d’un boulot: je veux simplement terminer la tâche que je m’étais fixée.»

Même s’il dit respecter la campagne et les qualités des autres candidats — il mentionne au passage Lisa Raitt et Kellie Leitch —, M. O’Leary estime que la plupart d’entre eux ne pourraient mener les conservateurs à la victoire en 2019 parce que, comme lui, ils ne parlent pas français.

Le candidat Michael Chong partage cette lecture de la course. Selon des notes préparées pour une allocution à l’Empire Club de Toronto, jeudi, il estime qu’«un candidat qui ne parle pas français ne peut remporter cette course».

M. O’Leary admet par ailleurs qu’il n’a pas su assez tôt dans la campagne saisir toute la complexité et la diversité des régions du Canada. L’ex-premier ministre Stephen Harper lui en avait parlé et il l’a de plus en plus compris au gré de sa campagne d’un bout à l’autre du pays. Mais la campagne était déjà bien amorcée, a-t-il admis.

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