Allégations d’Yves Francoeur: Couillard refuse de s’en mêler
ROUYN NORANDA, Qc — Le premier ministre Philippe Couillard refuse d’intervenir quant aux allégations explosives du président de la Fraternité des policiers de Montréal, qui a affirmé jeudi matin que deux députés libéraux auraient fait l’objet d’une enquête policière sans que l’affaire ne soit portée devant les tribunaux.
La Directrice des poursuites criminelles et pénales, Annick Murphy, a depuis démenti les propos d’Yves Francoeur, assurant qu’il n’y a pas de système de justice distinct pour les élus.
Le chef syndical a lancé ces allégations lors d’une entrevue radiophonique avec l’animateur Paul Arcand, sur les ondes du 98,5FM. Selon lui, deux députés libéraux auraient évité de faire face à la justice grâce à leur allégeance politique. La preuve obtenue par la police comportait des éléments de filature et d’écoute électronique. Le dossier était complet, selon lui.
M. Francoeur, qui n’a nommé personne, aurait depuis ce temps accepté de partager ses informations à l’UPAC (Unité permanente anticorruption).
En mêlée de presse à Rouyn-Noranda, le premier ministre Couillard a martelé vendredi qu’il n’avait «rien de concret devant lui» et que les institutions responsables devaient «faire le travail» pour la suite.
Interrogé à savoir s’il allait ouvrir une enquête interne, M. Couillard a rétorqué qu’il n’est «pas un enquêteur, ni un tribunal».
«Je refuse de me mêler des enquêtes policières. Si la police est actuellement (en train de faire) une enquête, qu’ils fassent leur travail; même chose pour la Direction des poursuites criminelles et pénales», a-t-il martelé.
«Je ne veux pas être celui qui va intervenir auprès de la police, leur téléphoner et leur demander de me parler de leurs enquêtes. Là, j’aurais des raisons d’être critiqué. Ce serait inacceptable de faire ça», a-t-il ajouté.
Philippe Couillard a même invité M. Francoeur à nommer les députés en question «ce qu’il ne semble pas possible pour lui», a-t-il soutenu.