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Ottawa et le Manitoba ne s’entendent pas sur la gestion des réfugiés

A sign is seen near Emerson, Man. Thursday, February 9, 2016. The Manitoba and federal governments have been unable to resolve a dispute over refugee funding because they cannot agree on how many claimants walking across the U.S. border stay in the province. The Progressive Conservative government asked for federal help in Feburary to provide housing, education and others services for an influx of asylum seekers crossing entering the country near Emerson, Man. Education Minister Ian Wishart said there have been ongoing discussions but no firm commitments. THE CANADIAN PRESS/John Woods Photo: THE CANADIAN PRESS
Steve Lambert, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

WINNIPEG — Le gouvernement manitobain n’a jusqu’ici pas réussi à résoudre avec le gouvernement fédéral la question du financement qu’il lui demande relativement à l’afflux de réfugiés sur son territoire. Tous deux ne s’entendent pas sur le nombre de personnes traversant la frontière américano-canadienne par le Manitoba et qui font leur demande d’asile dans cette même province.

Le gouvernement progressiste-conservateur du Manitoba a demandé en février l’aide d’Ottawa pour fournir des services aux demandeurs d’asile qui entrent au Canada dans la région près d’Emerson, notamment en matière de logement et d’éducation.

Le ministre manitobain de l’Éducation, Ian Wishart, a affirmé que des discussions ont eu lieu, mais qu’aucun «engagement spécifique» n’a été entrepris. Il a du même souffle ajouté qu’Ottawa est certainement «enclin à discuter, ce qui est bon signe».

L’organisation à but non lucratif Welcome Pace, qui offre de l’hébergement temporaire, des services parajuridiques et d’autres formes de soutien aux nouveaux arrivants, a aussi demandé l’aide du fédéral.

L’organisation a dû faire parvenir un budget, à la demande, il y a quelques mois, d’Ottawa, a indiqué la directrice générale de Welcome Pace, ajoutant toutefois qu’aucune nouvelle de la part du fédéral ne s’en est suivie.

Une centaine de personnes ont franchi des terrains ouverts du Manitoba, à travers des fossés, depuis le 1er janvier. Bon nombre de ceux qui ont fait le trajet sont originaires de pays africains et craignent de faire l’objet d’une déportation s’ils restent aux États-Unis, étant donné le resserrement annoncé en matière d’immigration.

Ces migrants privilégient des points d’entrée au Canada non officiels dans l’espoir de contourner l’Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs. En vertu de cet accord, les personnes ayant d’abord fait une demande d’asile aux États-Unis sont refoulées aux postes frontaliers canadiens.

Le mois dernier, le ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale, avait dit qu’une importante proportion des individus qui franchissent la frontière au Manitoba ne reste pas dans cette province. La demande pour des services sociaux au Manitoba pourrait ainsi être moindre que l’on estime, avait-il fait valoir.

Le bureau du ministre Goodale n’a pas été en mesure de fournir des statistiques à l’appui de ce commentaire, redirigeant la question de La Presse canadienne au ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. Ce dernier n’a pas fourni de chiffres, mais a indiqué que de nombreux demandeurs du statut de réfugié adressent leur requête depuis d’autres provinces.

«Enc comparant l’endroit où se dérouleront les audiences de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (versus) et celui où (chaque) demande est faite, nous anticipons que la majorité des demandeurs d’asile entendent se déplacer dans des centres urbains plus vastes comme Toronto, Montréal et Vancouver», a écrit un porte-parole du ministère, Nancy Chan, dans un courriel.

Le ministre de l’Éducation manitobain estime toutefois qu’environ 70 pour cent des migrants arrivés récemment sont restés. Il relève néanmoins que bon nombre de ceux arrivés au début du mouvement d’afflux, l’an dernier, n’y sont plus.

L’avocat spécialisé en questions d’immigration Alastair Clarke a de son côté affirmé que la plupart des demandeurs d’asile qu’il représente restent au Manitoba.

Welcome Pace a lancé une collecte de fonds le mois dernier et a récolté, jusqu’à maintenant, moins de la moitié de son objectif fixé à 300 000$, selon Mme Mahal. L’organisme s’attend à un important afflux cette année, à hauteur de 100 individus arrivant chaque mois.

Le gouvernement manitobain a annoncé, en février, qu’il paiera pour 14 nouvelles unités d’hébergement d’urgence et qu’il injectera 110 000$ dans des services notamment parajuridiques.

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