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Mort des soeurs Bélanger: deux hommes recherchés

MONTRÉAL – Dans le deuil et face aux questionnements qui suivent le décès des Québécoises Audrey et Noémi Bélanger en Thaïlande s’amène peut-être une lueur d’espoir: si des autopsies sont pratiquées sur les corps des jeunes femmes pour une deuxième fois, c’est probablement parce qu’il est encore possible d’élucider leur mort.

«Le corps humain est drôlement bien fait. Il parle beaucoup par les réactions chimiques qui se trouvent dans les différents organes», observe le thanatologue Charles Jodoin.

Bien qu’il ne travaille pas sur le dossier des soeurs Bélanger et qu’il précise que les méthodes d’embaumement sont différentes d’un pays à l’autre, il se fait plutôt optimiste quant aux résultats des autopsies sur les corps de Noémi et Audrey Bélanger, qui se trouvent maintenant au laboratoire de science judiciaire et de médecine légale de Montréal.

«Nous ne connaissons pas la manière dont ils ont procédé en Thaïlande, mais une chose est sûre, ce n’est pas la première fois que nous faisons une deuxième autopsie ici au Québec. Si on prend la peine de le faire, c’est qu’on a dû obtenir des résultats probants dans le passé», affirme-t-il.

La coroner Renée Roussel a ordonné les autopsies sur les dépouilles des deux soeurs originaires de Pohénégamook, dans le Bas-Saint-Laurent, retrouvées mortes le vendredi 15 juin en Thaïlande.

Selon ce qu’il a observé dans la pratique, M. Jodoin explique qu’une autopsie prend habituellement de deux à trois heures, mais que le dépôt du rapport officiel sur celle-ci peut quant à lui prendre des mois.

La porte-parole du Bureau du coroner, Geneviève Guilbault, le confirme. «La réalisation des autopsies peut prendre des heures ou des jours et la publication du rapport officiel, des semaines ou des mois», indique-t-elle.

Fait rassurant pour la famille, toutefois, dès qu’un pathologiste «a une bonne idée» des résultats d’un rapport officiel, il arrive qu’il communique avec la famille, explique M. Jodoin.

Il n’en demeure pas moins que le fait que les corps ont été embaumés peut limiter les possibilités que vont offrir les autopsies en termes de résultats.

Comme l’explique M. Jodoin, l’embaumement consiste notamment à désinfecter le corps d’une victime, à injecter un liquide pour remplacer les fluides corporels et à dessécher les organes afin d’arrêter la décomposition.

«Ainsi, si les Thaïlandais font l’embaumage de la même manière que les Canadiens, la tâche de l’autopsie devient beaucoup plus complexe», admet-il.

«Il faut alors observer chacun des organes, examiner les tissus afin de déterminer s’il y a des traces qui indiquent la cause du décès. Tout dépend de la manière dont ils ont procédé en Thaïlande», rappelle M. Jodoin avant d’avancer que l’embaumement des corps a probablement été fait pour des raisons d’hygiène et de sécurité.

Entre-temps, la police thaïlandaise est toujours à la recherche de deux hommes d’origine portugaise en lien avec le décès des soeurs Bélanger.

Selon le site Internet du «Bangkok Post», les deux hommes auraient été vus avec les deux jeunes femmes à leur hôtel de l’île de Phi Phi, la veille de leur décès dans des circonstances qui demeurent nébuleuses.

Le «Bangkok Post» ajoute que ces deux individus pourraient détenir des informations en marge de cette affaire.

En visionnant les enregistrements vidéo de l’hôtel Phi Phi Palms Residence, les enquêteurs ont constaté qu’entre 1h10 et 1h14 du matin, un homme d’origine étrangère a accompagné les soeurs Bélanger à leur chambre d’hôtel. L’homme en question, qui a été identifié comme étant Luciano Tinto, âgé de 30 ans, résidait lui aussi à cet hôtel avec un compatriote portugais qui n’a pas été identifié.

Une source policière a révélé au «Bangkok Post» que Noémi Bélanger, 26 ans, et sa soeur Audrey, 20 ans, avaient aussi été vues avec les deux hommes dans différentes boîtes de nuit de l’île de Phi Phi.

Les deux jeunes femmes ont par la suite pris une chambre dans un hôtel de Tambon Ao Nang, dans le district de Muang, le 13 juin et ont été trouvées mortes dans leur chambre le 15 juin. Une source policière a indiqué que deux hommes d’origine portugaise ont quitté l’hôtel et se sont rendus à Phuket le jour du décès des deux jeunes femmes.

Selon le directeur du département de pathologie de l’hôpital thaïlandais où les corps ont été conservés, les résultats des analyses de toxicologie devraient être connus d’ici une semaine ou deux.

L’ambassade du Canada en Thaïlande a par ailleurs demandé aux autorités thaïlandaises des échantillons des corps des victimes afin de réaliser d’autres expertises au Canada.

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