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Des enjeux majeurs reliés au vieillissement au Canada

Photo: (Photo : Depositphoto)
Mia Rabson, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les baby-boomers vieillissants accaparent de nouveau la majeure partie de l’attention alors qu’ils viennent gonfler les rangs des personnes les plus âgées au pays.

De nouvelles données de recensement, dévoilées mercredi par Statistique Canada, montrent que les Canadiens âgés de plus de 65 ans ont surpassé en nombre ceux âgés de moins de 15 ans pour la première fois.

Néanmoins, un expert a souligné qu’il ne faut pas s’attarder seulement aux Canadiens qui viennent d’entrer dans «l’âge d’or», mais également à ceux âgés de plus de 85 ans, un groupe qui a crû de près de 20 pour cent au cours des cinq dernières années.

«Il s’agit d’une population sur laquelle nous n’avons pas porté une attention considérable. Je parle des gens de plus de 85 ans, et ceux de plus de 100 ans», a affirmé Colin Busby, directeur adjoint de recherche à l’Institut C.D. Howe.

Le recensement a répertorié 770 780 Canadiens âgés de 85 ans et plus en 2016. Cette portion a connu une croissance quasiment quatre fois plus rapide que celle de la population dans son ensemble entre 2011 et 2016.

Les centenaires étaient au nombre de 8230, un groupe qui a crû de 41 pour cent en cinq ans.

«Nous continuerons probablement d’observer ce genre d’expansion. Cela est très intéressant pour une multitude de raisons», a fait valoir M. Busby.

Les enjeux de santé reliés au vieillissement de la population, incluant la démence, vont croître. Aussi, une plus grande proportion des gens âgés de 85 ans et plus vivent seuls, la plupart étant des femmes. M. Busby a dit avoir été interpellé par le fait qu’il y a presque deux fois plus de femmes que d’hommes dans ce groupe d’âge. La plupart d’entre elles auront pris soin d’un conjoint jusqu’à la mort de celui-ci, mais doivent désormais dépendre de leurs enfants ou de l’aide du gouvernement si elles veulent demeurer dans leur maison.

Cela inclut de l’aide pour des tâches courantes, comme l’épicerie, la cuisine et le lavage, a-t-il souligné.

Repousser l’âge de la retraite?
La majeure partie des discussions entre législateurs à la suite du dévoilement des données, mercredi, a porté sur l’âge de la retraite et ce qui peut être fait pour encourager les gens à travailler plus longtemps, dans le but de maintenir une base de contribuables et de travailleurs en mesure de payer pour les besoins croissants en programmes gouvernementaux pour la population vieillissante.

Bien que le comité consultatif des libéraux sur l’économie ait recommandé plus tôt cette année de repousser à au moins 67 ans l’admissibilité tant pour la Sécurité de la vieillesse que pour le Régime de pensions du Canada, le ministre du Développement social, Jean-Yves Duclos, a indiqué mercredi que le gouvernement n’emprunterait pas cette voie. Il a fait valoir qu’il y avait des mesures incitatives pour allonger sa période de travail active, mais que les programmes seraient toujours disponibles pour les travailleurs de 65 ans qui en ont besoin.

«Beaucoup de nos aînés ont besoin de recevoir à 65 ans la Sécurité de la vieillesse, sinon il y aurait des centaines de milliers d’aînés qui tomberaient dans la pauvreté sévère. Les calculs de l’actuaire en chef du gouvernement canadien, les calculs du bureau parlementaire du budget indiquent que le programme est soutenable à 65 ans», a dit M. Duclos.

«Nous n’avons pas encore de très bonnes solutions pour aider les gens dans ces groupes d’âge à conserver leur autonomie et à maintenir leur capacité à vivre dans leur maison le temps qu’ils le souhaitent, a fait valoir le directeur adjoint de recherche à l’Institut C.D. Howe. Cela met en lumière certaines faiblesses évidentes dans la manière avec laquelle nous avons conçu nos politiques de soins de santé et nos programmes sociaux.»

La ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, a soutenu que le gouvernement avait prévu des mesures d’aide, notamment des investissements dans les hébergements et les soins à domicile. Ottawa a prévu 6 milliards $ au cours des dix prochaines années pour fournir aux provinces du nouveau financement pour les programmes de soins à domicile.

«On a déjà fait des grands investissements dans le budget 2017 au sujet des plus âgés, on a des investissements pour les soins à domicile, et si on peut changer le système pour que les Canadiens puissent obtenir leurs soins à domicile et dans leurs communautés, ce serait beaucoup mieux pour le système, et c’est plus efficace pour tout le monde», a affirmé Mme Philpott.

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