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Trudeau et Couillard survolent Gatineau

Adrian Wyld / La Presse Canadienne Photo: Adrian Wyld
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

GATINEAU, Qc — Philippe Couillard est retourné à Gatineau jeudi matin pour survoler, avec Justin Trudeau, les zones inondées.

Les deux premiers ministres ont pu constater du haut des airs, à bord d’un hélicoptère, l’étendue des dégâts. Ils ont ensuite fait quelques pas dans les rues des secteurs affectés, accompagnés du maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, du député fédéral de ce comté, Steven MacKinnon, et des ministres fédéraux de la Sécurité publique, de la Défense et de l’Environnement.

Dans le point de presse qui a suivi, M. Couillard a dit que son gouvernement était à revoir les calculs pour les programmes d’indemnisation. M. Trudeau, pour sa part, a de nouveau parlé de la nécessité de s’adapter aux changements climatiques.

«Si on a des événements qui sont censés arriver à tous les cent ans seulement et qui arrivent à toutes les décennies, ou à tous les deux ou trois ans, il va falloir qu’on repense à comment on bâtit nos villes, comment on prévoit nos infrastructures», a avancé M. Trudeau.

«Il va falloir reconstruire mieux pour qu’on ne soit pas en train de faire face à la même situation dans cinq ans, dans 10 ans, dans 20 ans», a-t-il ajouté, en précisant que la réflexion devrait être «respectueuse» des sinistrés.

Philippe Couillard a adopté un ton plus rassurant. «Il faut effectivement reconstruire mieux, tirer leçon de ce qui se produit, prévoir que ça va se répéter, mais pas perdre contact avec l’être humain là-dedans», a-t-il dit.

«Il y a des gens dans ces maisons-là qui habitent depuis deux ou trois générations ici. Tu ne vas pas leur dire du jour au lendemain: va-t-en, t’as pas le droit de rester là», a-t-il enchaîné.

Cela pourrait vouloir dire reconstruire au même endroit en respectant de nouvelles normes pour éviter de revivre le même cauchemar, selon le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin.

«Il y a des gens qui perdent des souvenirs, il y a des gens qui perdent des maisons dans lesquelles ils ont travaillé, leur parents ont travaillé et là on leur demanderait en plus de perdre leur quartier? Moi, je ne suis pas prêt à faire ça», a-t-il affirmé.

Alors que l’attention se tourne vers la Mauricie, où M. Couillard prévoit «des problèmes plus importants au cours de la fin de semaine», la situation à Gatineau s’améliore. Jeudi matin, dans sa dernière mise à jour, la Ville a confirmé que les niveaux d’eau continuent de baisser et que la phase de rétablissement est entamée.

De nombreuses rues sont encore fermées, mais les axes routiers majeurs, comme l’autoroute 50, sont rouverts à la circulation depuis mercredi matin.

La Ville prépare une grande corvée qui se fera une fois que l’eau sera complètement retirée des rues.

«La bataille n’est pas terminée. (…) Il y a encore des gens qui sont dans leurs maisons, qui se battent pour leurs maisons. Il y a beaucoup de gens qui veulent y retourner. Il y a des infrastructures à sécuriser avant que ce soit possible», a averti le maire Pedneaud-Jobin.

Les soldats déployés par Ottawa comptent rester pour offrir leur aide pour la suite. M. Trudeau a assuré que les militaires canadiens, dans ce genre de circonstances, «arrivent vite, mais repartent lentement».

Le problème des résidences secondaires

De nombreux citoyens ont remercié les premiers ministres, le maire et les équipes d’urgence au passage. Certains avaient les larmes aux yeux alors qu’ils leur faisaient part de l’ampleur de leurs pertes.

«Je pense qu’en étant sur place, ils peuvent mieux comprendre notre situation et peut-être que ça les amènera à réviser les programmes d’aide plus rapidement», a dit Thérèse Richard.

Elle fait partie des propriétaires d’une résidence secondaire occupée par des locataires dans le quartier de Pointe-Gatineau. Seules les résidences principales sont couvertes par le programme d’aide aux sinistrés du gouvernement du Québec.

«On n’est pas propriétaires millionnaires, a-t-elle raconté. On prend soin de la maison de ma belle-mère et on a zéro compensation parce qu’elle n’y habite plus.»

Sa belle-mère de 95 ans habite dans une résidence pour personnes âgées.

Philippe Couillard a indiqué jeudi que les critères d’admission au programme seraient révisés.

«Notre député, Marc Carrière, s’est fait interpeller sur la question des propriétaires non occupants. Il y a une citoyenne qui m’en a parlé il y a à peine quelques instants. Cette question-là spécifique, on va l’examiner», a-t-il affirmé.

Des mots qui n’apaisent pas pour autant Thérèse Richard et son époux dont la résidence secondaire est toujours inondée. Ils affirment avoir besoin d’argent le plus rapidement possible pour pouvoir commencer les travaux de rénovation dès que l’eau se retirera.

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