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Demande d’action collective contre des fabricants de «pacemaker»

x-ray chest Photo: Getty Images/iStockphoto

TORONTO — Deux cabinets d’avocats veulent intenter une action collective nationale contre les fabricants de défibrillateurs cardiaques internes qui pourraient s’arrêter à tout moment, sans prévenir, à cause d’une défectuosité des piles.

Environ 8000 Canadiens sont porteurs de défibrillateurs cardiaques de marques Fortify, Fortify Assura, Fortify Assura MP, Unify, Unify Assura ou Unify Quadra fabriqués entre janvier 2010 et le 23 mai 2015. Les appareils fabriqués après cette date ne sont pas visés.

Le fabricant américain St. Jude Medical et sa filiale canadienne sont visés par l’action collective de plusieurs millions de dollars déposée en Cour supérieure de l’Ontario par deux cabinets d’avocats de Toronto — Waddell Phillips, et Howie, Sacks & Henry. Le tribunal devra d’abord décider si l’action collective est recevable. Paul Miller, partenaire chez Howie, Sacks & Henry, espère que la requête sera entendue d’ici la fin de l’automne. Une requête similaire a été déposée aux États-Unis, selon lui.

Santé Canada et la FDA américaine avaient émis l’an dernier des avis de sécurité concernant les appareils de St.Jude Medical, qui doivent en théorie surveiller la fréquence cardiaque et donner au coeur une thérapie, sous forme de petites impulsions électriques. Ces défibrillateurs devaient durer au moins sept ans avant d’être remplacés.

Or, on a découvert l’an dernier que certaines piles pouvaient s’épuiser prématurément. Deux patients sont morts en Europe mais on ne signale aucune mortalité liée à ce problème au Canada. Dans la plupart des cas, l’épuisement des piles a été découvert pendant des visites médicales de routine, sans signalement de symptômes particuliers, indique Santé Canada.

En octobre dernier, St. Jude Medical a prévenu les médecins de défaillances possibles dans certains de ses appareils qui avaient été implantés dans près de 400 000 patients dans le monde. À la suite du rappel, 841 défibrillateurs ont été retournés à l’entreprise parce que les piles s’étaient prématurément épuisées. Mais en avril, la FDA a soutenu que St. Jude Medical a minimisé le problème pendant des années et continué à distribuer les défibrillateurs avant leur rappel l’automne dernier.

La représentante de l’action collective au Canada est Shirley Houle, de Port Hope, en Ontario. Selon la requête, Mme Houle a souffert d’anxiété après que son médecin l’a prévenue, en octobre 2016, des risques associés à son défibrillateur. Elle soutient qu’elle ne voulait plus quitter le pays ou même prendre la route. Le défibrillateur de Mme Houle a finalement été remplacé par un autre modèle en mars dernier, quatre ans avant la date de remplacement prévue.

La St. Jude Medical a été achetée en janvier par le géant Abbott Laboratories, de Chicago, pour environ 25 milliards $ US.

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