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Le recours aux électrochocs dénoncé

MONTRÉAL — Un rassemblement s’est déroulé au centre-ville de Montréal pour dénoncer le recours aux électrochocs afin de traiter des cas graves de dépression, une technique controversée qui existe depuis 75 ans et qui ne fait l’objet d’«aucune surveillance au Québec» malgré sa dangerosité, selon le comité Pare-Chocs qui chapeaute l’événement.

Les risques de cette pratique sont particulièrement accrus pour les personnes âgées et les femmes, a souligné, en entrevue à La Presse canadienne, le porte-parole du comité Pare-Chocs, Ghislain Goulet. Cette technique est plus «utilisée sur des populations vulnérables avec des problèmes de santé mentale», a-t-il précisé.

Le comité représenté par M. Goulet en est à son 11e rassemblement annuel pour décrier un tel «problème». Le porte-parole s’attendait à ce qu’une centaine de personnes soient au rendez-vous à 11 h à la place Émilie-Gamelin. Plusieurs intervenants devaient prendre la parole, a-t-il dit, notamment des membres de groupes de défense des droits des femmes, une «survivante aux électrochocs» et un médecin brésilien.

Le porte-parole reconnaît que le recours aux électrochocs a baissé dernièrement dans l’ensemble du Québec, mais il estime qu’un certain manque de données ne permet pas de conclure que la question est résolue.

S’il fait état d’une diminution de 40 pour cent de l’utilisation à cette technique controversée au cours de la dernière année, il soutient que les données rendues accessibles par Québec ne permettent pas de comprendre les raisons de «disparités régionales importantes».

M. Goulet a notamment mentionné que Drummondville serait considéré comme «le royaume des électrochocs» dans la province.

M. Goulet dit par ailleurs s’inquiéter de constater, pour la première fois cette année, que des électrochocs sont promulgués à des garçons de moins de 14 ans. Il précise que seulement cinq cas ont été répertoriés par son organisme, citant des données qui auraient été demandées à la Régie de l’assurance maladie du Québec.

«Nous, on alerte l’opinion publique. On alerte le ministre de la Santé. Demain, ça sera 30 (personnes) ou 100? Il faut absolument que quelqu’un surveille ces pratiques-là qui se font en cachette dans des départements de psychiatrie un peu partout sur des populations extrêmement vulnérables», a-t-il dit.

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