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L'Ontarien Jagmeet Singh veut diriger le NPD

Nathan Denette / La Presse Canadienne Photo: Nathan Denette

BRAMPTON, Ont. — Jagmeet Singh, un joueur étoile du Nouveau parti démocratique (NPD) provincial ontarien, s’est lancé lundi dans la course à la direction du NPD fédéral, ce qui pourrait lui permettre de devenir le premier chef d’un parti fédéral majeur issu de la diversité ethnique et religieuse.

M. Singh, actuellement leader adjoint du parti provincial, a donné le coup d’envoi à sa campagne lundi soir, en compagnie de ses partisans lors d’un événement au Bombay Palace de Brampton, en Ontario, là où il avait célébré sa première victoire électorale en 2011.

Dans un discours bilingue, M. Singh a fait valoir que les Canadiens étaient prêts pour un gouvernement néo-démocrate, lançant plusieurs attaques contre le premier ministre libéral Justin Trudeau, sur la cause autochtone et la réforme du mode de scrutin.

«Justin Trudeau a tourné le dos à son engagement. Justin, le NPD ne va pas abandonner son engagement. Nous allons réparer le système électoral», a-t-il lancé.

Le politicien de 38 ans a dit qu’il allait travailler pour s’assurer que la vague populiste ne déferle pas au Canada comme cela a été le cas aux États-Unis, en France et au Royaume-Uni.

«On sait qu’avec de la détermination, qu’en se serrant les coudes, on a réussi à bâtir un meilleur pays. Et on va réussir à nouveau», a-t-il soutenu.

Parmi ceux qui l’appuient, on note Nahanni Fontaine, députée provinciale du NPD au Manitoba; Ali Chatur, coprésident des Jeunes néo-démocrates du Canada; Willy Blomme, organisateur québécois et ancien rédacteur de Jack Layton; et Harkirat Singh, commissaire scolaire du district de Peel.

S’il est désigné chef, Jagmeet Singh — un sikh portant le turban — briserait une barrière, à l’échelle fédérale, qui aurait dû être fracassée depuis longtemps, estime Karl Bélanger, ancien secrétaire principal du chef actuel du parti, Thomas Mulcair.

Le NPD a de la difficulté à tisser des liens avec les minorités ethniques, tant en Ontario qu’à l’échelle fédérale, estime Christo Aivalis, professeur d’histoire à l’Université Queen’s.

Le choix de M. Singh à la direction du NPD enverrait un signal fort au parti, mais aussi au public canadien, croit-il.

«Bien que certains craignent que son turban, son nom, la couleur de sa peau (…) puissent lui nuire dans certaines parties du Canada, d’autres affirment que dans les grandes villes où se trouve la majorité des sièges, il parle à un nouveau Canada», a ajouté le professeur.

Les symboles religieux

Lors de la campagne électorale de 2015, le NPD a frappé un mur — surtout au Québec — lorsque Thomas Mulcair s’est retrouvé pris entre l’arbre et l’écorce sur la question du port du niqab pendant les cérémonies de citoyenneté.

Le chef néo-démocrate, qui avait entamé la campagne en avance dans les sondages, a vu ses appuis fondre, surtout au profit du Parti conservateur et du Bloc québécois, qui voulaient interdire le niqab dans ces cérémonies.

«Le Québec a un fort mouvement opposé aux symboles religieux», a souligné M. Bélanger, qui a laissé entendre que cela pourrait nuire à M. Singh dans la province.

Né dans la communauté torontoise de Scarborough de parents originaires du Pendjab, en Inde, Jagmeet Singh a notamment vécu à Saint-Jean, Terre-Neuve-et-Labrador, et à Windsor, en Ontario. Il a travaillé comme avocat avant de faire le saut en politique, en 2011.

M. Singh est connu comme icône de la mode à Toronto et pour ses prouesses en arts martiaux.

La chef du NPD ontarien, Andrea Horwath, a souligné que son collègue avait beaucoup aidé la cause du parti.

«Jagmeet a été un excellent membre de notre équipe. Il a certainement travaillé très fort pour tisser des liens avec les jeunes de notre parti et avec des gens au-delà de la grande région de Toronto», a-t-elle affirmé.

Les autres candidats dans la course à la chefferie sont tous des députés actuels du NPD fédéral — le Britanno-Colombien Peter Julian, l’Ontarien Charlie Angus, la Manitobaine Niki Ashton et le Québécois Guy Caron. L’ancien ombudsman des vétérans Pat Stogran et le consultant montréalais Ibrahim Bruno El-Khoury comptent aussi briguer la direction du parti, mais ils n’ont pas fourni les formulaires ou le montant nécessaires pour être désignés officiellement candidats.

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