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Rita de Santis présente des excuses

Rita de Santis a intégré le conseil des ministres en janvier 2016. Photo: Archives TC Media
Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — La ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, Rita de Santis, a présenté ses excuses mercredi, pour avoir tenu un point de presse réservé aux médias anglophones au Parlement.

Son attachée de presse avait approché les journalistes anglophones mardi pour leur offrir une mêlée de presse à l’écart des espaces réservés habituellement à la Tribune de la presse parlementaire, portant sur la refonte de la carte électorale, qui touche notamment des circonscriptions de l’ouest de Montréal. La Coalition avenir Québec (CAQ) a condamné le «double discours» du Parti libéral et ses «manigances pour traficoter la carte électorale».

Dans un point de presse mercredi matin, Mme de Santis a expliqué que son intention la veille était simplement de répéter en anglais ce que le premier ministre avait dit en français en Chambre, en réponse à un article paru dans un hebdomadaire anglais de Montréal, The Suburban.

«Je regrette qu’hier, on a procédé de façon un peu malhabile, de façon inadéquate, a-t-elle dit en point de presse en matinée. Je m’excuse, cela ne se répétera pas.»

Elle a assuré qu’elle n’avait «aucune intention malveillante».

Rappelons que toute cette controverse tire son origine de la nouvelle carte électorale dessinée pour le scrutin de 2018 par la Commission de la représentation électorale (CRÉ), un organisme indépendant chargé de réviser les délimitations des circonscriptions sans ingérence politique.

Les libéraux digèrent mal la décision de la CRÉ de fusionner les circonscriptions de Mont-Royal et Outremont, deux bastions libéraux, en plus de la fusion de Saint-Maurice et Laviolette, en Mauricie, deux autres circonscriptions représentées par des élus libéraux. La nouvelle carte électorale fait donc disparaître deux sièges acquis au PLQ.

Vendredi dernier, dans un discours prononcé devant la communauté de Côte-Saint-Luc à Montréal et rapporté par l’hebdomadaire The Suburban, M. Couillard a dit qu’il n’écartait pas de revoir la loi électorale pour changer les critères de délimitation des circonscriptions.

Il a même en quelque sorte cautionné la contestation judiciaire embryonnaire organisée notamment par l’éditeur du Suburban, Beryl Wajsman, en vue de faire casser les décisions de la CRÉ.

Le premier ministre a réitéré mardi à l’Assemblée nationale ce qu’il avait laissé entendre la semaine dernière devant la communauté anglophone: des électeurs sont mal représentés en raison des décisions de la CRÉ.

Mme de Santis a affirmé que le gouvernement respectait la décision de la CRÉ, mais qu’il faudrait après les élections de 2018 réfléchir aux critères qui servent à délimiter les circonscriptions, pour que les électeurs soient représentés adéquatement.

La ministre a rappelé qu’une éventuelle réforme de la loi actuelle requerrait le consensus de tous les partis, tout comme la révision des critères requerrait «le consensus de la population».

Mais actuellement, il n’y a aucun projet de loi en cours d’élaboration sur cet enjeu, a-t-elle assuré.

La CAQ a pour sa part affirmé que «les manigances des libéraux pour traficoter la carte électorale ont un très mauvais goût».

Le député caquiste de Borduas, Simon Jolin-Barrette, a soutenu mercredi matin que Philippe Couillard se comportait comme «l’héritier d’un système d’influence libérale» en encourageant les citoyens à contester les décisions du Directeur général des élections (DGEQ), dont relève la CRÉ.

«Le gouvernement libéral ne veut pas que les Québécois entendent ce qu’ils ont à dire en anglais, a-t-il déclaré dans un point de presse. On appelle ça un double discours du Parti libéral. Ça manque de franchise, c’est irrespectueux.»

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