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La banque d’infrastructure voudrait éviter les risques

Justin Tang / La Presse Canadienne Photo: Justin Tang

OTTAWA — La nouvelle Banque de l’infrastructure du Canada pourrait décider de ne pas investir dans des projets d’envergure qui constitueraient un risque trop important pour l’argent des contribuables, soutient le ministre de l’Infrastructure et des Collectivités.

Amarjeet Sohi explique que la banque, qui combinera financements public et privé, devra démontrer sa viabilité financière à long terme, afin de donner les rendements attendus aux investisseurs privés et publics.

Le gouvernement assumera sa part de risque, mais seulement sur sa portion de financement, pas sur le coût total du projet, a prévenu le ministre Sohi, mercredi, dans une entrevue accordée à La Presse canadienne, à Ottawa.

Le gouvernement libéral est la cible des questions de l’opposition sur la nouvelle banque, notamment sur l’ampleur des fonds publics qui seront investis dans des projets liés au transport, à l’énergie et à des infrastructures qui traversent les frontières municipales, provinciales et même nationales. Selon le ministre, ce sera à la banque de décider si le gouvernement devrait s’impliquer dans un projet jugé à risque.

Les libéraux croient que cette banque attirera des investissements privés dans des projets d’infrastructures publiques, comme des ponts ou des routes, qui seraient par ailleurs trop coûteux ou trop risqués pour chacun des partenaires séparément. Ottawa prévoit doter la banque d’une mise initiale de 15 milliards $, puisée dans son programme d’infrastructures, et de 20 milliards $ supplémentaires en financement. Le gouvernement espère que ces sommes seront récupérées grâce aux recettes comme des péages, des tarifs ou des frais d’utilisation.

Ce scénario n’est pas tout à fait celui que les libéraux avaient promis en campagne électorale en 2015. Le programme du parti proposait plutôt que le gouvernement mise sur son excellente cote de crédit et ses vastes capacités d’emprunt afin d’offrir aux provinces et aux municipalités des prêts à taux d’intérêt concurrentiels et un «petit apport en capital» pour leurs projets trop coûteux.

Le ministre Sohi explique que les libéraux ont modifié leur approche parce que les provinces ne voulaient pas qu’Ottawa concurrence ou dédouble le travail de leurs propres agences de prêts qui financent les projets des municipalités. Les libéraux ont alors choisi de se tourner vers le financement privé, en demandant l’aide du géant BlackRock pour attirer les investisseurs internationaux.

Le gouvernement réfute les allégations de l’opposition, qui soutient que le secteur privé en mènera un peu trop large dans ce modèle de partenariat.

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