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Le Bloc clarifie sa position sur l'État palestinien

Bloc Quebecois leader Gilles Duceppe speaks to supporters during a federal election campaign stop in Montreal, Sunday, October 18, 2015. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: Graham Hughes / La Presse Canadienne
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le Bloc québécois reconnaît à Israël le droit d’exister tout en demandant au gouvernement canadien de reconnaître l’État palestinien, a précisé le député Mario Beaulieu, mercredi après-midi.

Gilles Duceppe avait appelé le parti qu’il a dirigé pendant près de 15 ans à clarifier sa position lors d’une entrevue à La Presse canadienne parce qu’un communiqué publié lundi laissait planer un doute.

«Ce qu’on veut, c’est une coexistence pacifique entre les Israéliens et les Palestiniens», a expliqué Mario Beaulieu.

«Nous avons toujours reconnu l’État d’Israël, a-t-il continué. Nous reconnaissons aussi le droit à l’autodétermination du peuple palestinien, et ce que nous voulons, c’est d’aller une étape plus loin en reconnaissant la Palestine en tant qu’État comme 136 pays l’ont fait à l’ONU.»

Le député Mario Beaulieu entend soumettre une motion à la Chambre des communes pour qu’Ottawa reconnaisse l’État palestinien afin de faire pression sur Israël, une question qui divise la communauté internationale.

La chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, et lui en ont fait l’annonce lundi à quelques jours du 50e anniversaire de l’occupation des Territoires palestiniens, entourés de groupes de représentants de plusieurs organismes de défense des droits des Palestiniens et de promotion de la paix au Moyen-Orient.

«Territoire occupé depuis 1948 au lendemain de la création de l’État d’Israël, la Palestine souffre toujours d’une forme directe d’occupation en dépit des accords d’Oslo signés en 1993», pouvait-on lire sur la première page du communiqué publié lundi.

Cette formulation, qui a été corrigée en ligne mercredi, suggérait un changement de position sur la question israélo-palestinienne, selon Gilles Duceppe, puisque 1948 est l’année de proclamation de l’indépendance de l’État d’Israël.

«J’ai trouvé que c’était un changement de cap parce qu’on parle d’un territoire occupé depuis 1948, avait-il affirmé. Or, est-ce à dire qu’en toute conséquence, Israël ne devrait pas exister ?»

Gilles Duceppe se demandait si le Bloc québécois avait perdu sa neutralité puisque son communiqué ne faisait aucunement référence au droit d’Israël d’exister.

L’ex-chef du Bloc québécois avait souligné que par le passé, son parti était pour la solution à deux États tout en reconnaissant à Israël le droit d’exister en toute sécurité.

«C’est une formulation qui a prêté à confusion parce qu’effectivement l’État d’Israël a été créé en 1948, mais c’est clair que toutes nos interventions visent les territoires occupés selon les frontières de 1967», a admis Mario Beaulieu.

Ni le député ni la chef du Bloc québécois n’avaient avisé le porte-parole du parti en matière d’affaires étrangères, Luc Thériault.

«J’ai reçu le communiqué en même temps que vous tous, donc j’ai été un peu surpris de voir la référence à 1948», a-t-il avoué.

«À l’évidence, c’est une maladresse, a-t-il ajouté. Ça n’aurait pas dû se retrouver dans le communiqué.»

Les événements de 1948 ne sont pas cités dans le texte de la motion qui fait référence à la solution à deux États s’appuyant sur les frontières de 1967.

Cette motion que le Bloc québécois entend soumettre à Ottawa a eu des échos à Québec lundi, alors que le premier ministre Philippe Couillard revenait d’une mission économique en Israël.

Québec solidaire y a donné son appui et a demandé au gouvernement Couillard de faire pression sur Ottawa pour qu’il reconnaisse l’État palestinien.

La reconnaissance de l’État palestinien divise la communauté internationale. En septembre 2015, le Canada avait voté contre une résolution soumise à l’Organisation des Nations unies (ONU) pour hisser le drapeau de la Palestine au siège de l’ONU, admis comme État observateur non membre trois ans plus tôt.

Le Canada reconnaît le droit des Palestiniens à l’autodétermination dans le cadre d’un processus de paix qui s’appuie sur une solution à deux États.

Le Bloc québécois estime qu’une reconnaissance immédiate de l’État palestinien serait la meilleure voie pour la résolution du conflit puisqu’elle permettrait d’exercer une pression sur Israël.

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