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Bois d’oeuvre: Ottawa fournirait 1G$

OTTAWA — Le ministre des Ressources naturelles, Jim Carr, doit annoncer une aide financière d’environ 1 milliard $ pour les producteurs de bois d’oeuvre et leurs employés.

Le cabinet avait discuté de plusieurs options en vue d’une aide à l’industrie le 9 mai, mais le gouvernement fédéral souhaitait consulter plus amplement les provinces par l’entremise du groupe de travail spécial établi par M. Carr en février.

Le gouvernement du Québec s’était dit prêt à débourser jusqu’à 300 M$ pour fournir des prêts et des garanties de prêts aux producteurs de bois québécois frappés de plein fouet par les mesures protectionnistes annoncées par le département américain du Commerce.

Une source au gouvernement fédéral a confirmé que M. Carr dévoilera les détails du plan, jeudi, à Ottawa, au côté de la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland. Celui-ci doit inclure des bonifications à l’assurance-emploi pour les travailleurs mis à pied, des garanties de prêts et des fonds pour aider les entreprises à explorer de nouveaux marchés et des innovations.

La source — qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat puisqu’elle n’était pas autorisée à discuter de la question avant l’annonce officielle — a parlé d’un programme d’aide, et non d’un plan de sauvetage.

Si les États-Unis devaient voir le programme comme un sauvetage ou des subventions, cela pourrait aggraver la situation.

Le 28 avril, le département américain du Commerce a imposé des droits compensatoires allant jusqu’à 24 pour cent sur les importations de bois d’oeuvre canadien, arguant que le Canada subventionne injustement son industrie en maintenant les prix artificiellement bas.

Des pertes considérables
Mercredi, le Conference Board du Canada a publié un rapport affirmant que les producteurs canadiens de bois d’oeuvre paieraient 1,7 G$ en droits par année, supprimeraient 2200 emplois et perdraient 700 M$ en exportations vers les États-Unis au cours des deux prochaines années avant que le conflit ne soit réglé.

Le 9 juin, le département américain du Commerce doit statuer sur des plaintes de dumping contre les producteurs canadiens de bois d’oeuvre, et devrait ajouter des tarifs pouvant aller jusqu’à dix pour cent en plus des droits compensatoires.

Le Canada ne peut porter en appel la décision sur les tarifs avant le début de l’année prochaine, puisque les décisions finales du gouvernement américain sur le bois d’oeuvre ne seront pas connues avant la fin de l’automne.

Il a fallu quatre ans au Canada pour en arriver à un règlement négocié lors du précédent conflit, et 15 000 travailleurs avaient perdu leur emploi dans la seule première année. Les producteurs canadiens ont alors payé environ 5 G$ en droits, et 80 pour cent de ces tarifs avaient dû leur être remboursés dans le cadre du règlement négocié.

Actuellement, la faiblesse du dollar canadien et la forte demande pour le bois d’oeuvre contribuent à réduire l’impact au Canada.

Le plan d’aide doit inclure des incitatifs aux entreprises canadiennes pour qu’elles effectuent davantage d’activités à valeur ajoutée. Cela signifie que plutôt que d’exporter les grumes à l’état brut, les entreprises canadiennes pourraient utiliser ces grumes pour fabriquer des cadres de portes et de fenêtres, des meubles et des comptoirs.

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