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Le web, première source d’information des jeunes

Les agents sociocommunautaires rappellent aux gens de ne jamais communiquer leurs informations personnelles par Internet. Photo: Archives Métro
Roxanne Ocampo, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Alors que les Québécois se tournent davantage vers Internet pour suivre l’actualité, les fausses nouvelles profitent d’«un plus grand terrain de jeu», relève le Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO).

Si la télévision demeurait l’an dernier le moyen le plus utilisé pour s’informer au Québec, 68 % des adultes ont néanmoins fait appel à Internet chaque semaine pour trouver des nouvelles, indique l’enquête NETendances 2016 du CEFRIO.

Bien qu’il s’agisse d’un bond de 18 points de pourcentage en quatre ans pour le Web, le vice-président aux communications du Centre, Guillaume Ducharme, fait état de la simple «continuation d’une tendance qui s’est amorcée il y a plusieurs années».

Si les adultes gardent le réflexe d’allumer la télévision et la radio ou d’ouvrir un journal imprimé, les jeunes se tournent «résolument» vers Internet et les réseaux sociaux, a-t-il souligné.

La quasi-totalité des Québécois âgés de 18 à 24 ans ont fait du Web leur première source d’information l’an dernier et 84 pour cent d’entre eux y suivent l’actualité en temps réel — contre les deux tiers de l’ensemble des adultes.

Plus de 7 jeunes sur 10 se rabattent même sur les réseaux sociaux afin se tenir au courant de la météo, d’événements culturels, des informations boursières et de résultats sportifs, entre autres.

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Réseaux sociaux auxquels les adultes québécois se sont référés en 2016:

Facebook — 39 %
Youtube — 15 %
Google — 12 %
Twitter — 7 %
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Bien que l’enquête NETendances ne se penche pas sur la fiabilité des sources d’information consultées, ses résultats s’avèrent de mauvais augure selon Guillaume Ducharme.

«On n’a qu’à regarder nos propres fils Facebook et il se trouve de tout: de l’information crédible, mais aussi du commentaire, des blagues et des choses qui ne sont pas véridiques», a-t-il signalé en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.

Il rappelle par ailleurs que les algorithmes de divers réseaux sociaux «prédirigent» l’information de sorte à refléter les paradigmes de leurs utilisateurs.

«Cet effet de recommandation va rendre caduc le besoin de vérifier la véracité (d’une information) parce que les utilisateurs vont tenir pour acquis que — puisque c’est partagé par un membre de leur réseau — ça va nécessairement être bon, vrai ou intéressant à consulter», a-t-il déploré.

Le fait que 89 % des adultes québécois s’abreuvent au moins une fois par semaine auprès de médias traditionnels n’empêche pas Guillaume Ducharme de faire état d’un «chamboulement» de leur modèle d’affaires.

En 2016, 43 % des adultes québécois ont utilisé un téléphone intelligent ou une tablette numérique chaque semaine afin de suivre l’actualité.

«Certains médias se préparent déjà depuis plusieurs années. Lorsqu’ils traitent une information en ondes, ils vont la publier sur leur site web et la diffuser en même temps sur les réseaux sociaux», a-t-il poursuivi.

Même la télévision est consultée en ligne, a-t-il illustré, avant de prédire son détrônement en tant que source d’information primaire d’ici quelques années.

«Les jeunes sont nés avec Internet et sont habitués d’avoir accès à la demande à de l’information ou à du divertissement, a-t-il exposé. Ce sont des gens qui n’ont jamais été habitués à se fixer à un horaire déterminé par un producteur de contenu ou par un diffuseur.»

Les données ci-haut proviennent principalement d’une collecte réalisée entre le 10 et le 15 novembre 2016, au cours de laquelle le CEFRIO a interrogé 1 001 adultes québécois par voie téléphonique.

La marge d’erreur maximale, selon la proportion estimée, se situe à plus ou moins 3,1 points de pourcentage pour la base des adultes et à plus ou moins 3,27 points de pourcentage pour la base des internautes, et ce, 19 fois sur 20.

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