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Front commun contre une décision du CRTC

CRTC chairman Jean-Pierre Blais delivers a statement in Gatineau, Que., in a May 5, 2015, file photo. Blais says he did not reapply for the role, days before his five-year term comes to an end. THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld Photo: THE CANADIAN PRESS

MONTRÉAL — Un front commun de l’industrie culturelle reviendra à la charge contre une décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) qui mettrait en péril, selon lui, les productions originales francophones.

Ainsi, l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ), l’Association québécoise de la production médiatique (AQPM), l’Alliance québécoise des techniciens de l’image et du son (AQTIS), l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ), la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC) et l’Union des artistes (UDA) ont décidé de joindre leurs forces et déposeront, d’ici le 29 juin, des requêtes au gouverneur en conseil pour demander la révision de la décision du CRTC.

Les groupes feront notamment valoir qu’en «supprimant les conditions de licence» pour la production originale de langue française, le CRTC n’a pas tenu compte des objectifs de la politique canadienne de radiodiffusion, y compris le respect de la dualité linguistique.

Le 15 mai, dans une décision portant sur les demandes de renouvellement des licences de diffusion des groupes désignés de langue française soit TVA, V Media, Corus et Bell, le CRTC ne leur a imposé «aucune obligation d’allouer les sommes dépensées pour les émissions canadiennes et celles d’intérêt national à des productions originales de langue française», affirment ces groupes, mardi, dans un communiqué.

De plus, selon le front commun, le CRTC a aboli la principale source de financement des vidéoclips québécois francophones.

Les porte-parole des six organismes ont soutenu par communiqué être convaincus que cette décision «fera très mal à l’industrie, qu’elle se traduira par une diminution substantielle de la production et des pertes d’emplois pour tous».

Ces groupes ont également tenu à saluer l’intervention du ministre de la Culture du Québec, Luc Fortin, qui a demandé le réexamen de la décision. Les règles annoncées entreraient en vigueur en septembre.

Le 26 mai, M. Fortin a écrit à son homologue fédérale, Mélanie Joly, pour lui faire part de sa «vive inquiétude» quant à l’abolition de certaines conditions de licence en matière de programmation originale canadienne de langue française.

Le ministre Fortin citait en exemple la suppression de l’obligation pour Séries+ d’allouer au moins 1,5 million $ chaque année à des émissions dramatiques francophones.

Dans une lettre envoyée aux médias quelques jours plus tard, le président du CRTC, Jean-Pierre Blais, a argué que cette exigence a été substituée par de nouvelles conditions qui contraindront la chaîne à «consacrer potentiellement plus de 7,8 millions $ par année à l’acquisition ou la production» de contenu canadien en français.

Les renouvellements de licences accordés le 15 mai avaient également suscité la crainte que de grands groupes de propriété de langue française se contentent de doubler du contenu canadien-anglais. Or, M. Blais souligne qu’il est «impossible» que des coûts de doublage comblent leurs exigences de dépenses.

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