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Nucléaire: les Coréens du Canada partagés

Ahn Young-joon / The Associated Press Photo: Ahn Young-joon
Jennifer Cheng, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Le dernier test de lancement de missile par la Corée du Nord a suscité des sentiments partagés au sein de la communauté coréenne au Canada, certains se montrant alarmés face à ce qu’ils considèrent comme une escalade des efforts militaires du pays, tandis que d’autres semblent demeurer impassibles.

Le lancement réussi d’un missile balistique intercontinental, survenu cette semaine, a laissé Lisa Pak, une résidante de l’ouest de Toronto, sur ses gardes.

«Il peut y avoir des tremblements avant une explosion», a dit celle qui milite pour la libération d’un pasteur originaire de la municipalité ontarienne de Mississauga détenu en Corée du Nord.

«À un certain point, il se peut que ce ne soit pas que des menaces.»

Le test, survenu en pleine fête de l’indépendance des États-Unis, mardi, représente une étape importante dans le plan de la Corée du Nord visant à développer un missile nucléaire capable d’atteindre les États-Unis.

Quoi qu’il en soit, certains Canadiens d’origine coréenne ont dit ne pas être ébranlés par la démonstration de force récente de la Corée du Nord, qui relève, selon eux, du cours normal des activités là-bas.

Haeyeon Joo, âgée de 27 ans, dit avoir été «désensibilisée» après des années marquées par des tests de missiles.

«La Corée du Nord fait des tests de missiles depuis des années», a dit celle qui est arrivée de la Corée du Sud en 1999 pour s’installer à Toronto. Elle habite désormais à New York.

«Ce n’est pas nouveau, tristement. C’est juste que cette fois ils (les tests) ont réussi.»

Choo Yosep, un agent immobilier de 30 ans qui retourne souvent visiter des membres de sa famille, outre-mer, abonde dans le même sens. Il estime que l’ampleur des menaces posées par le test de cette semaine a été exagérée.

«Oui, (la Corée du Nord) a eu son premier test de missile de longue portée, mais ils doivent encore passer à travers beaucoup d’étapes d’ingénierie et scientifiques pour mettre à exécution ce que je considérerais comme une menace sérieuse», a-t-il dit.

«Mes parents ont des contacts réguliers avec ma famille là-bas. Ils ne paniquent pas».

De son côté, Lisa Pak craint que les tensions continuent de grimper tant et aussi longtemps que la Corée du Nord aura le sentiment que son pouvoir est menacé.

«Comment changeons-nous la rhétorique pour faire en sorte que la Corée du Nord n’ait pas l’impression qu’elle a besoin d’avoir des armes nucléaires pour survivre? a-t-elle demandé tout haut. Je pense que c’est vraiment leur mode de pensée et nous ne pouvons changer cela.»

La ministre fédérale des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a soutenu que le Canada continuera de multiplier ses efforts sur le plan international afin de freiner la progression rapide des programmes nucléaires nord-coréens.

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