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L'astronaute Julie Payette gouverneure générale

Governor General David Johnston takes part in an interview at Rideau Hall in Ottawa on Thursday, April 23, 2015. Canada needs to avoid becoming complacent on the innovation front if it hopes to reverse a brain drain that has top researchers heading south of the border and overseas to complete their work, the Governor General says. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick Photo: Sean Kilpatrick/La Presse canadienne
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — C’est à Julie Payette que Justin Trudeau a choisi de confier les commandes de Rideau Hall: le premier ministre nommera l’astronaute 29e gouverneure générale du Canada, selon ce qu’ont rapporté mercredi plusieurs médias.

Le bureau du premier ministre canadien a refusé de confirmer l’information, mercredi en début de soirée, se contentant tout au plus de déclarer qu’une conférence de presse aurait lieu jeudi après-midi à Ottawa.

Selon les informations de La Presse canadienne, l’annonce de la nomination au poste de gouverneur général sera faite devant les portes du Sénat en compagnie de la personne sur laquelle Justin Trudeau a arrêté son choix.

Et d’après les renseignements qu’ont été en mesure de confirmer certains médias, mercredi, c’est à Julie Payette que le premier ministre a décidé d’offrir le siège de représentant de la reine au Canada.

Certaines sources ont indiqué que Justin Trudeau a informé la reine Élisabeth II de sa recommandation pour le poste lors de leur échange au palais de Holyrood, à Édimbourg, la semaine passée.

La Québécoise âgée de 53 ans, qui a participé à deux missions dans l’espace, en 1999 et en 2009, deviendra la quatrième femme à occuper le poste.

Sa nomination respecte la tradition d’alternance entre francophones et anglophones qui est en vigueur depuis le milieu du 20e siècle.

Femme, bilingue, scientifique revendiquant une brillante carrière, Julie Payette cochait bien les cases pour le poste de chef d’État et commandant en chef du Canada.

Sa désignation comme successeure de David Johnston à Rideau Hall pourrait toutefois provoquer une certaine déception au sein de la communauté autochtone.

On spéculait en effet abondamment sur la possibilité que le premier ministre Justin Trudeau arrête son choix, pour la première fois de l’histoire du pays, sur un Autochtone.

Quatre députés libéraux l’ont invité à poser ce geste historique, selon ce qu’a rapporté le Hill Times, une publication spécialisée en politique fédérale, dans un texte publié mercredi.

L’un d’eux, l’élu manitobain Robert-Falcon Ouellette, estime que les institutions démocratiques ne sont pas représentatives de la population canadienne.

«Ce serait très bien que tout en haut, quelqu’un qui puisse, à tout le moins symboliquement, dire que l’État canadien change, car je pense que c’est le cas», a-t-il dit au Hill Times.

Le député autochtone s’est toutefois rallié au choix. «Félicitations à la nouvelle gouverneure générale Julie Payette», a écrit M. Ouellette sur Twitter, mercredi.

Le mandat de David Johnston avait été prolongé de deux ans par l’ancien premier ministre Stephen Harper. Il venait à échéance en septembre.

Celle qui prendra sa place à l’automne deviendra la 29e personne à s’installer à Rideau Hall, la résidence officielle du gouverneur général, à Ottawa.

Il s’agira d’un virage assez important dans la carrière de cette femme issue du monde scientifique, détentrice de diplômes en génie électrique et informatique.

Née à Montréal, Julie Payette a été la deuxième Canadienne à voyager dans l’espace et la première à visiter la Station spatiale internationale et à y travailler.

Son premier vol remonte à 1999, alors qu’elle a pris part à la mission STS-96 à bord de la navette spatiale Discovery.

Dix ans plus tard, en 2009, elle agissait en tant qu’ingénieure de vol au sein de l’équipage de la mission STS-127, dans la navette Endeavour.

Astronaute en chef de l’Agence spatiale canadienne (ASC) de 2000 à 2007, elle a pris sa retraite de l’organisation en 2013 pour devenir directrice du Centre des sciences de Montréal, jusqu’en 2016.

À l’ASC, on a été surpris d’apprendre l’annonce de la nomination imminente de Julie Payette, mercredi.

«Personne n’était au courant, a confié un représentant de l’agence à La Presse canadienne. Ce sont de bonnes nouvelles pour le programme spatial — si nous pouvons envoyer des astronautes canadiens dans l’espace plus souvent.»

Le chef de l’opposition officielle en Chambre, Andrew Scheer, attend l’annonce officielle de la désignation avant d’y réagir, a-t-on indiqué à son bureau.

Une nomination importante

La nomination du gouverneur général du Canada est la première de cette envergure à laquelle procède le premier ministre Justin Trudeau.

Il en aura plusieurs autres à faire au cours des prochains mois, notamment à la Cour suprême du Canada, où il doit nommer un juge et assurer la succession de la juge en chef Beverley McLachlin.

Des postes d’agent du Parlement sont également à pourvoir, notamment ceux de commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique et de commissaire au lobbying.

Ces nominations sont sous haute surveillance à Ottawa depuis la désignation avortée de la libérale de longue date Madeleine Meilleur au poste de commissaire aux langues officielles.

Le choix de cette ex-ministre du gouvernement libéral ontarien à Queen’s Park — et donatrice à la course à la direction de Justin Trudeau — avait provoqué un tollé sur la colline.

L’opposition avait tapé sur le clou sans relâche, mais le gouvernement Trudeau avait maintenu le cap… jusqu’à ce qu’un blocage se dessine au Sénat.

Face à la perspective d’un désaveu à la chambre haute, qui devait avaliser sa nomination, Madeleine Meilleur avait choisi de retirer ses billes.

Les libéraux, eux, sont ressortis passablement amochés de cette saga politique qui avait duré plusieurs semaines.

Julie Payette en bref

— Titulaire d’un baccalauréat international du United World College of the Atlantic, au pays de Galles, au Royaume-Uni, d’un baccalauréat en génie électrique de l’Université McGill et d’une maîtrise en sciences appliquées (génie informatique) de l’Université de Toronto;

— Détentrice d’une licence de pilote professionnel avec qualification sur hydravion;

— Parle couramment le français et l’anglais et peut converser en espagnol, en italien, en russe et en allemand;

— Pianiste, elle s’est notamment produite avec l’Orchestre symphonique de Montréal, le Piacere Vocale de Bâle, en Suisse, et avec le Tafelmusik Baroque Orchestra Choir à Toronto.

(Source: Agence spatiale canadienne)

Les plus récents gouverneurs généraux du Canada

David Johnston (2010-)

Michaëlle Jean (2005-2010)

Adrienne Clarkson (1999-2005)

Roméo LeBlanc (1995-1999)

Ramon John Hnatyshyn (1990-1995)

Jeanne Sauvé (1984-1989)

Responsabilités, rôles et salaire du gouverneur général

— Convoquer, proroger et dissoudre le Parlement;

— Prononcer le discours du Trône et accorder la sanction royale aux mesures législatives parlementaires;

— Représentant de la reine au Canada, chef d’État du Canada et commandant en chef du Canada;

— Effectuer des visites à l’étranger et accueillir les chefs d’État en visite au Canada;

— Le salaire du gouverneur général est de 290 600 $

(Source: sites internet du gouverneur général du Canada, Bibliothèque du Parlement)

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