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Appel au retrait d’une statue controversée à Halifax

Andrew Vaughan / La Presse Canadienne Photo: Andrew Vaughan
Adina Bresge, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

HALIFAX — Une manifestation ira de l’avant samedi, à Halifax, pour déboulonner la statue du controversé fondateur de la capitale néo-écossaise, malgré les objections de certains chefs autochtones.

Un événement Facebook invite des protestataires à retirer de son piédestal la statue de bronze à l’effigie de l’ex-gouverneur britannique Edward Cornwallis. Les organisateurs ne précisent pas comment ils comptent procéder, mais l’événement ravive déjà le débat quant à la manière que la ville de Halifax commémore son histoire coloniale et que les Mi’kmaq revisitent leur passé.

Edward Cornwallis avait fondé Halifax en 1749, en tant que gouverneur de la Nouvelle-Écosse, peu avant d’accorder des primes en échange de scalps autochtones en réponse à une attaque contre les colons britanniques. La communauté mi’kmaq a longtemps demandé le retrait des hommages à son endroit, assimilant ses actions à une forme de génocide.

Certains membres de l’Assemblée des chefs mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse exhortent les protestataires à se montrer pacifiques. Leurs propos ont été repris par le maire Mike Savage, plus tôt cette semaine, alors qu’il a annoncé qu’il ne tolérerait pas «des actions violentes au lieu d’un vrai dialogue».

L’organisatrice de la manifestation, Suzanne Patles, avance que si la ville ne s’engage pas à retirer la statue d’ici le 7 août — l’anniversaire de Halifax —, «la statue finira par descendre».

Le 1er juillet dernier, lors de la fête du Canada, un groupe de cinq militaires a perturbé une cérémonie mi’kmaq prenant place au pied de la statue. Les hommes, qui font l’objet d’une enquête par les Forces armées canadiennes, disaient appartenir aux «Proud Boys», une fraternité constituée d’«Occidentaux chauvins qui ne s’excuseront plus d’avoir créé le monde moderne».

La poète mi’kmaq Rebecca Thomas se dit déchirée face à la manifestation de samedi.

L’activisme autochtone est souvent perçu comme une agression, dit-elle, et si une cérémonie spirituelle devant la statue a mené à une confrontation avec les «Proud Boys», elle craint que les protestataires ne se mettent en danger en s’en prenant à la statue.

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