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Wall aimerait que le Québec signe la Constitution

Mark Taylor / La Presse Canadienne Photo: Mark Taylor/La Presse canadienne

EDMONTON — Le Québec devrait pouvoir signer l’Acte constitutionnel de 1982, a déclaré, lundi, le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, à quelques heures du début de la rencontre estivale des premiers ministres.

M. Wall, qui avait accueilli la Politique d’affirmation du gouvernement Couillard avec scepticisme en juin, a semblé enthousiaste à l’idée de rouvrir la Constitution, suggérant qu’il ne faille pas attendre le moment idéal pour procéder à des changements, car il ne viendrait pas.

«J’aimerais beaucoup que le Québec signe la Constitution», a-t-il déclaré lundi, en affirmant avoir parcouru le document «Québécois, notre façon d’être Canadiens». Le premier ministre Philippe Couillard en fera d’ailleurs la présentation officielle à ses homologues mardi matin, à l’ouverture du Conseil de la fédération, qui se tient à Edmonton, en Alberta.

M. Wall a même avancé une date: 2019, l’année où les provinces devront renouveler le système de péréquation, qui équilibre la richesse entre les provinces et territoires.

«Nous aurons un nouveau deal en 2019 de toute façon, et c’est quelque chose qui est en lien avec ces discussions sur la Constitution», a-t-il soutenu, laissant entendre que les provinces pourraient possiblement faire une pierre deux coups.

«Il (M. Couillard) a mis de l’avant une proposition qui traite d’un sujet important et je comprends que certains Canadiens disent: « Écoutez, il y a d’autres enjeux à régler avant de parler de la Constitution », mais quand n’aurons-nous pas d’autres enjeux?»

Dans sa politique, lancée à l’occasion des célébrations entourant le 150e anniversaire de la fédération canadienne, le gouvernement Couillard reprend à son compte toutes les revendications traditionnelles du Québec et s’approprie, en les actualisant, les fameuses cinq conditions préalables fixées par le gouvernement de Robert Bourassa en 1986: reconnaissance du Québec comme société distincte, limites au pouvoir fédéral de dépenser, garantie d’une représentation québécoise à la Cour suprême, droit de veto sur les modifications constitutionnelles et pouvoirs accrus en matière d’immigration.

M. Wall a déclaré lundi n’être guère favorable à ce que le Québec ait un droit de veto sur les modifications constitutionnelles.

Pour le reste, il compte bien poursuivre le débat. Il souhaite d’ailleurs que l’hydroélectricité soit prise en compte dans le calcul de la péréquation. Actuellement, ce calcul est notamment basé sur les revenus provenant des énergies non renouvelables, comme ceux qui sont générés par les industries pétrolière et gazière.

Il avait déjà fait savoir que d’après lui, le Québec bénéficiait largement du système de péréquation. La Saskatchewan donne 500 millions $ par année, tandis que le Québec reçoit plus de 11 milliards $, a-t-il dit.

«Pas qu’une affaire de premiers ministres»

Le ministre responsable des Relations canadiennes, Jean-Marc Fournier, s’est pour sa part réjoui des propos de M. Wall sur la Politique d’affirmation du Québec.

«Tant mieux s’il y a des énoncés comme ceux-là», a-t-il dit en mêlée de presse, dans un hôtel d’Edmonton.

Mais, a-t-il ajouté, ça ne change pas le fait qu’une large discussion doit avoir lieu sur la place du Québec au Canada avec tous les acteurs de la société. «Ce n’est pas qu’une affaire de premiers ministres», a-t-il maintenu, en ajoutant que M. Couillard n’entreprendra pas, mardi, de «négociations constitutionnelles» avec les chefs de gouvernement.

M. Fournier a expliqué avoir pris part à un forum de discussion organisé par l’Université Queen’s, et a indiqué que ce genre d’activité allait sûrement se reproduire.

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