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Trudeau entend défendre la gestion de l'offre

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot
Nelson Sergerie, Sonia Lévesque et Jean-Philippe Langlais, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

PERCÉ, Qc — Le premier ministre Justin Trudeau assure qu’il continuera de défendre le principe de la gestion de l’offre, alors que le président Donald Trump entend favoriser les exportations agricoles américaines dans la renégociation du traité de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.

«C’est extrêmement important pour nous, pour les consommateurs canadiens, pour l’industrie laitière et l’industrie agricole à travers le pays. C’est un système qui fonctionne très bien», a dit M. Trudeau lors d’un point de presse, mardi, à Percé dans le cadre d’une tournée en Gaspésie.

Il a souligné que d’autres accords commerciaux semblables, notamment avec l’Europe, contiennent des clauses qui protègent l’industrie agricole de chacune des juridictions.

«On a signé de gros accords de libre-échange tout en protégeant la gestion de l’offre et on va continuer de le faire», a-t-il renchéri.

«On va continuer de défendre la gestion de l’offre tout en s’engageant pour défendre les intérêts des Canadiens et les opportunités que l’amélioration de l’ALÉNA va nous amener», a confirmé le premier ministre un peu plus tard mardi, à Mont-Joli.

Assurance-emploi

La Gaspésie doit composer avec un taux de chômage élevé, particulièrement durant la saison hivernale alors que le secteur des pêches est inactif et que le tourisme tourne au ralenti. La question de la réforme de l’assurance-emploi y est donc un enjeu important.

Questionné pour savoir s’il y aura d’autres ajustements au régime, le premier ministre a dit qu’il demeurait à l’écoute de la population.

«Je comprends la préoccupation du trou noir et les défis du travail saisonnier. À ce niveau-là, on est en train de regarder comment on peut mieux servir les gens qui ont besoin d’un appui dans leur travail», a dit M. Trudeau.

«Il y a déjà eu des modifications dès notre arrivée au pouvoir. On a aboli la réforme qui avait été mise en place par l’ancien gouvernement», a ajouté la ministre du Revenu national et députée de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine, Diane Lebouthillier, qui accompagnait Justin Trudeau.

Elle a précisé que le nombre d’heures pour se qualifier au régime avait été revu et le délai de carence réduit de deux à une semaine.

Le premier ministre était de passage en Gaspésie, mardi. Il s’est d’abord rendu au parc national Forillon, où il a rencontré brièvement les maires de Gaspé et de Sainte-Anne-des-Monts. Il a marché sur la plage de Cap-des-Rosiers avec sa femme et leurs trois enfants.

Après son point de presse à Percé en milieu d’après-midi, il s’est livré à une marche en plein centre-ville achalandé par les touristes, où il s’est laissé prendre en photo avec des citoyens.

Après Percé, Justin Trudeau s’est rendu en fin d’après-midi à Mont-Joli et Rimouski, dans le Bas-Saint-Laurent.

L’Allocation canadienne pour enfants et le plan d’infrastructures à Mont-Joli

À Mont-Joli, le premier ministre du Canada a été chaudement salué par les enfants du camp de jour et les jeunes joueurs de soccer et de baseball, qui se sont fait photographier en sa compagnie. Le décor était planté pour permettre à M. Trudeau de mettre en valeur l’Allocation canadienne pour enfants, dont les premiers versements ont été faits il y a tout juste un an aux familles.

M. Trudeau n’a fait aucune annonce particulière au cours de la journée, réitérant tout au plus l’engagement de son gouvernement à investir dans les infrastructures.

«On comprend à quel point les infrastructures de transport comme les aéroports et les ports, les routes et les ponts c’est important pour les citoyens, pour la croissance économique en ville comme en région. C’est pour ça que notre gouvernement a mis sur pied un plan de 180 milliards $ dans les prochaines années pour investir en infrastructures parce qu’on reconnaît tous qu’il y a un déficit énorme en matière d’infrastructures», a indiqué le premier ministre Trudeau, sans confirmer d’investissements à court terme dans les ports de Matane et de Rimouski, vivement réclamés par les intervenants de la région.

Le premier ministre a toutefois indiqué que les discussions avec Québec sont extrêmement positives. «Les négociations avec la province vont très, très bien. On reconnaît la vision du plan maritime que le gouvernement du Québec a mis de l’avant. On prend le dossier très au sérieux (..). On reconnaît notre responsabilité», a-t-il affirmé.

Selon l’Union des municipalités du Québec, les aéroports régionaux auraient besoin d’une injection de 400 millions $ répartis sur cinq ans pour la mise à niveau de leurs immobilisations.

«Je sais que notre ministre des Transports, Marc Garneau, est très préoccupé par cette question et travaille avec nos partenaires municipaux et provinciaux pour établir les solutions nécessaires pour créer des opportunités économiques en région et à travers le pays», a déclaré le premier ministre.

La mairesse de Mont-Joli, Danielle Doyer, s’est réjouie de l’aide accordée dans le cadre du Fonds Chantiers Canada-Québec, qui permet à la ville de procéder à la rénovation au coût de 8 millions $ de son aréna. «Les partenariats de ce niveau permettent le plein développement des municipalités», a indiqué la mairesse de Mont-Joli, en disant souhaiter la continuité du programme.

Ambiance festive pour la visite à Rimouski

Le premier ministre du Canada a été accueilli par une foule d’environ 1000 personnes, mardi en début de soirée au Site historique maritime de la Pointe-au-Père à Rimouski, dans le cadre d’un pique-nique familial.

Cette visite se voulait davantage festive que politique. Elle coïncide avec les activités rimouskoises soulignant le 150e anniversaire de la fédération canadienne. Le premier ministre, son épouse Sophie Grégoire-Trudeau, ainsi que leurs enfants ont fait leur arrivée sur le site vers 18h30. Sur place, la famille Trudeau a été accueillie par le maire de Rimouski, Marc Parent, ainsi que le sénateur Éric Forest, avant de visiter le phare de Pointe-au-Père, construit en 1909.

M. Trudeau s’est brièvement adressé à la foule et a salué le leadership des autorités locales ainsi que l’accueil des Rimouskois. Il a manifesté son désir de mettre de côté les «gros discours», à l’occasion de son passage à Rimouski.

«C’est une belle soirée de pique-nique dans un parc pour se souvenir de notre magnifique passé, pour penser à l’avenir, pour s’associer entre nous au monde que nous voulons bâtir, c’est tellement important», a déclaré le premier ministre, avant de servir du gâteau du 150e anniversaire et de procéder à un bain de foule.

Le maire Marc Parent a eu l’occasion d’échanger avec le premier ministre sur différents enjeux politiques, dont le dossier de la cession du port de Rimouski au gouvernement provincial. Le maire a rappelé l’importance de l’infrastructure et des 40 millions $ en retombées locales chaque année.

«M. Trudeau ne s’est pas prononcé sur l’avenir du port, mais il a reconnu son importance sur la scène provinciale. On sait que le gouvernement du Québec a identifié le port de Rimouski dans le chapelet des ports qu’il désire acquérir. On est confiant que le dossier va avancer rapidement. J’espère que d’ici l’automne, on aura de bonnes nouvelles. C’est entre les mains du gouvernement du Québec et du gouvernement du Canada de trouver un terrain d’entente qui va faire en sorte de donner une seconde vie au port, qui en a bien besoin», a souligné M. Parent.

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