Soutenez

Davantage d’autonomie politique pour les Cris

Thomas Deshaies - La frontière - Le citoyen / TC Media

Le gouvernement de la nation crie et le gouvernement du Canada ont signé l’Entente sur le gouvernement de la Nation Crie mardi, donnant ainsi plus de pouvoirs aux Cris du Québec.

Les Cris du Québec seront davantage maîtres de leur destinée et font un pas de plus vers l’atteinte de l’autodétermination. Il s’agit d’un avancement significatif depuis l’arrivée des Européens sur le continent américain.

Les premières nations cries pourront dorénavant voter leurs propres lois concernant la gouvernance locale, sans qu’il ne soit nécessaire d’obtenir l’approbation du gouvernement fédéral. «(Ils pourront faire des lois) sur une grande variété de questions de gouvernance locale sur les terres cries de la catégorie IA de juridiction fédérale, y compris la protection de l’environnement, l’ordre et la sécurité publics et l’usage des terres et des ressources et la planification correspondante», précise-t-on dans le communiqué du gouvernement fédéral.

7 ans de négociations
Le député d’Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou, Romeo Saganash, a été invité par le grand chef du Grand Conseil des Cris, Matthew Coon Come, à prendre la parole lors de la cérémonie de signature de l’entente qui avait lieu à Ottawa. M. Saganash s’est réjoui de la signature de cette entente, après plus de 7 ans de négociations.  

Une première entente, intitulée l’Entente concernant une nouvelle relation entre le gouvernement du Canada et les Cris d’Eeyou Istchee, avait été signée en 2008. «J’ai participé au début du processus et malgré l’entente de 2008, il restait encore plusieurs détails à régler et cela a pris tout ce temps pour en arriver avec une entente finale», explique M. Saganash.

La Loi sur les Cris et les Naskapis du Québec, adoptée en 1984, ne s’appliquera donc plus aux Cris. «Il y a une nouvelle constitution crie qui va remplacer cette loi cadre», précise M. Saganash.   

Des discussions parfois houleuses
L’ensemble des neuf communautés a été consulté avant l’approbation de cette entente et plusieurs débats ont émergé au cours du processus. «Il y a quand même eu un débat dans les communautés cries par rapport à cette entente et cette nouvelle constitution qui est approuvée en même temps, explique M. Saganash. Certaines communautés ont été réticentes, notamment certaines parties de nos communautés, dont les jeunes. Je n’ai pas pris position en tant que député, mais j’ai seulement dit que je respecterais la décision du peuple.»

La nouvelle entente est basée sur les principes de la Convention de la Baie James et du Nord québécois, se réjouit M. Saganash. «Ils (gouvernement fédéral) ont voulu imposer les politiques fédérales qu’ils appliquent avec les communautés autochtones à travers le Canada, mais nous avons insisté pour que la base de nos relations soit ce traité», précise-t-il.

Le Canada versera 200 M $
Rappelons que les Cris poursuivaient le gouvernement fédéral et provincial pour plusieurs milliards de dollars. La Paix des braves au Québec, ainsi que l’entente de 2008 avec le fédéral, constituaient notamment des règlements hors cours.

Le troisième paiement de 200 M $ prévu dans l’entente de 2008 sera donc versé en guise de compensation aux préjudices subis.  

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.