ALÉNA: Trudeau prêt à discuter avec l'opposition
OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau soutient être prêt à mettre les partis d’opposition au courant de la stratégie du Canada en vue des négociations tripartites sur un nouvel Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) qui doivent s’amorcer le mois prochain.
M. Trudeau a fait cette promesse mercredi, après que les États-Unis eurent annoncé que la première ronde de négociations sur l’ALÉNA se déroulera du 16 au 20 août à Washington.
Au cours d’une conférence de presse à Québec, le premier ministre a souligné l’importance d’afficher un front uni libre de politique partisane afin de défendre les intérêts des Canadiens dans les négociations cruciales.
Il a insisté sur le fait qu’il considère que les enjeux entourant la relation entre le Canada et les États-Unis «vont au-delà de la partisanerie canadienne», saluant au passage que «tous les partis» aient clairement exprimé qu’ils en pensaient tout autant.
M. Trudeau s’est dit ravi de discuter de l’approche à préconiser avec des membres des partis de l’opposition.
M. Trudeau a ajouté qu’il est «très content» que des ministres s’assoient en compagnie de représentants des autres partis «pour qu’ils sachent très bien qu’est-ce qu’on va faire pour continuer à défendre les intérêts canadiens».
«Pour moi, c’est un très grand enjeu et on le prend très au sérieux. C’est pour ça que je suis toujours ouvert à travailler avec les différents partis pour démontrer qu’on est tous là pour protéger les Canadiens.»
Lundi, Washington a dévoilé ses objectifs de négociation tel qu’il est prescrit par la loi aux États-Unis.
Aucune exigence similaire ne prévaut au Canada et, jusqu’à maintenant, le gouvernement de Justin Trudeau a refusé d’aller dans les détails quand vient le temps de parler de l’approche canadienne. On a fait valoir qu’il n’est pas utile de négocier sur la place publique.
Les députés conservateurs et néodémocrates ont uni leurs voix, mardi, pour exhorter le gouvernement à cesser de garder secrètes ses démarches en vue des pourparlers à venir.
Ils ont ainsi forcé le comité des Communes en matière de commerce international à prévoir une rencontre vendredi. Ils entendent profiter de cette occasion pour proposer une réunion d’urgence visant à questionner le négociateur en chef canadien pour les discussions entourant l’ALÉNA ainsi que trois ministres — la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, le ministre des Finances Bill Morneau et le ministre du Commerce international François-Philippe Champagne.
L’administration de Donald Trump souhaite un meilleur accès pour les exportations agricoles américaines, un libre-échange en matière de télécommunications et d’achats en ligne ainsi qu’une élimination du mécanisme de résolution de différends.
En réagissant aux éléments dévoilés par les États-Unis lundi, le Canada a fourni quelques indices sur l’approche qu’il préconisera.
Par exemple, M. Trudeau a fait savoir, mardi, qu’il n’acceptera pas de démanteler le système de la gestion de l’offre au chapitre des produits laitiers et de la volaille.
L’ambassadeur du Canada aux États-Unis, David MacNaughton, a de son côté déclaré qu’il était «crucial» d’avoir un processus bien établi pour la résolution de différends qui peuvent survenir relativement à l’accord qui lie le Canada au Mexique et aux États-Unis.