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Deux Burundais s’enfuient des États-Unis et demandent l’asile au Canada

This combination of photos provided by the Washington Metropolitan Police Department shows six Burundi teenagers who were reported missing on July 19, 2017, after participating in an international robotics competition in Washington. The two girls and four boys ranging in age from 16 to 18 are, from top left, Richard Irakoze, Kevin Sabumukiza, Nice Munezero, and from bottom left, Aristide Irambona, Don Ingabire, and Audrey Mwamikazi. (Washington Metropolitan Police Department via AP) Photo: The Associated Press

MONTRÉAL — L’Alliance des Burundais du Canada espère que le cas des deux jeunes Burundais ayant décidé de quitter Washington afin de traverser la frontière américaine à destination du Canada permettra de ramener à l’avant-scène une «crise oubliée».

Deux des six adolescents représentant le Burundi à une compétition de robotique à Washington ont décidé de prendre la poudre d’escampette mercredi, pour se rendre en territoire canadien. Les quatre autres ont aussi disparu.

La vice-présidente de l’Alliance des Burundais du Canada, Sandra Barancira, a expliqué vendredi que ces adolescents font partie d’un «mouvement de masse de 400 000 personnes ayant décidé de fuir le Burundi».

«Ces jeunes font partie d’un grand nombre de demandeurs d’asile burundais qui traversent la frontière américaine en direction du Canada, a-t-elle dit, vendredi, au cours d’un entretien téléphonique. Il y a un génocide à compte-gouttes qui est en train de se faire (au Burundi) et qui a malheureusement été oublié par les médias.»

Depuis que Pierre Nkurunziza a décidé de se présenter à la présidence du pays en 2015 pour un troisième mandat alors que la Constitution n’en prévoit que deux, le pays est plongé dans une crise. Plusieurs manifestations ont éclaté et un coup d’État a échoué en mai 2015.

Mme Barancira a salué le Canada qui, par l’entremise d’un rapport du comité de la Chambre des communes publié en février, s’est penché sur la situation politique du pays d’Afrique.

Selon le document, au moins 380 000 habitants du Burundi ont décidé de plier bagage, craignant de subir des violences ou que leurs droits ne soient pas respectés.

«Malheureusement, toute cette question est demeurée sur la colline parlementaire», a dit la vice-présidente de l’Alliance.

Pour le moment, les autorités canadiennes et américaines ne peuvent pas dire si les adolescents âgés de 16 et 17 ans ont fait une demande d’asile. Une porte-parole de la police métropolitaine du District de Columbia, Margarita Mikhaylova, n’a pas voulu dire vers quelle province les deux individus se dirigeaient après avoir fait défection.

Rappelant que «beaucoup» de Burundais avaient traversé la frontière depuis les États-Unis depuis l’hiver pour demander leur statut de réfugié, l’avocat spécialisé en immigration Stéphane Handfield croit que les deux adolescents ont demandé l’asile.

«Je ne vois pas pourquoi ils seraient venus au Canada s’ils ne comptent pas demander le statut de réfugié», a dit l’avocat au cours d’un entretien téléphonique.

Pour sa part, Mme Barancira a indiqué que l’Alliance n’avait pas eu de nouvelles des deux adolescents depuis que leur disparition avait été signalée à Washington plus tôt cette semaine.

Le 1er juin, la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada avait autorisé le traitement accéléré des demandes d’asile déposées par les ressortissants de quatre pays, dont le Burundi.

Les deux adolescents faisaient partie de l’équipe burundaise du FIRST Global Challenge. Cette compétition vise à encourager les jeunes à envisager des carrières dans le secteur des sciences et regroupait des adolescents provenant de plus de 150 pays.

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