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Un projet sème la colère chez des agriculteurs

Photo: François Lemieux/TC Media
Michel Saba, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les producteurs de grains ne digèrent pas le projet de règlement québécois sur les pesticides annoncé mercredi s’inscrivant dans la Stratégie québécoise sur les pesticides 2015-2018.

Le gouvernement compte interdire l’utilisation à des fins agricoles de cinq pesticides qui sont le plus à risque sauf si celle-ci est justifiée au préalable par un agronome. Un projet de règlement a été publié dans la Gazette officielle du Québec, le 19 juillet. Son texte pourrait être édicté à l’expiration d’un délai de 45 jours à compter de cette publication.

Parmi les pesticides qui seraient interdits, trois appartiennent à la famille des néonicotinoïdes, associés au déclin des colonies d’abeilles.

Selon ces agriculteurs les mesures annoncées «augmenteront significativement les coûts de production […] et que les mesures d’accompagnement prévues ne compensent qu’une fraction de l’impact négatif pour la production».

Dans une déclaration écrite transmise à La Presse canadienne, le président des Producteurs de grains du Québec, Christian Overbeek, fait valoir que «la non-utilisation des principaux pesticides en usage actuellement peut signifier une baisse de rendement d’au-delà de 5 pour cent».

L’association estime que cette baisse de productivité s’élèvera à «plusieurs dizaines de millions de dollars annuellement».

À cela s’ajoutent les frais d’agronomes et de tenue de registres d’utilisation des pesticides que l’étude d’impact commandée par le gouvernement évalue en tout à 8,5 millions de $ par an.

Le dernier budget du Québec prévoit une aide financière de 3 millions de $ par an, ce que les producteurs de grains qualifient de «claque au visage».

Ils affirment également que l’interdiction de ces pesticides en Europe a provoqué «une utilisation accrue d’autres pesticides et l’augmentation de certains ravageurs».

Les producteurs de grains comptent faire valoir leurs arguments à l’occasion de consultations gouvernementales qui s’amorcent la semaine prochaine.

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