Soutenez

Campagne de boycott contre Sears Canada

TORONTO — Sears Canada est visée par une campagne de boycott sur les réseaux sociaux après que l’entreprise eut annoncé qu’elle entendait verser des millions de dollars en primes à certains de ses dirigeants alors qu’elle n’a pas donné d’indemnité de départ aux employés qu’elle a remerciés.

La page Facebook du détaillant a été submergée de commentaires de personnes s’engageant à éviter d’acheter dans ses magasins.

Le mot-clic #BoycottSearsCanada a en outre gagné en popularité sur Twitter.

Sears Canada, qui mène ses activités sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), a entrepris des ventes de liquidation, vendredi, dans ses 59 magasins à travers le pays qu’elle entend fermer.

L’entreprise a annoncé en juin qu’elle avait l’intention de supprimer environ 2900 emplois, sans indemnité, dans le cadre de sa restructuration. Elle compte notamment fermer cinq grands magasins au Québec (Gatineau, Saguenay, St-Georges-de-Beauce, Alma et Drummondville) et deux au Nouveau-Brunswick (Bathurst et Saint-Jean). Trois centres de liquidations cesseront aussi leurs activités au Québec (Saint-Eustache, Sorel, Place Vertu à Montréal).

Elle versera toutefois 9,2 millions $ en primes de rétention pour des membres importants de son administration.

Plusieurs personnes qui prennent part au boycott font valoir qu’elles ne dépenseront pas l’argent qu’elles ont durement gagné dans le magasin d’une entreprise qui récompense la mauvaise gestion aux dépens des travailleurs au détail de première ligne.

Un analyste en vente au détail estime que la campagne pourrait se répercuter chez les travailleurs toujours employés dans les succursales de Sears Canada. Le boycott pourrait, autrement, ne pas faire de différence si le détaillant se retire du marché, a-t-il ajouté.

Sears Canada a refusé de commenter.

Un de ceux qui disent participer à ce boycottage, Dan O’Reilly, dit avoir dépensé des milliers de dollars chez Sears au cours des 35 dernières années, mais il y allait moins souvent parce qu’il trouvait que le service à la clientèle était moins efficace. Selon lui, ce déclin n’était pas vraiment surprenant, compte tenu de la façon cavalière avec laquelle la direction traitait ses employés, comme «s’ils n’étaient que des pièces sur un échiquier».

M. O’Reilly doute que la perte d’un client autrefois loyal change les mentalités au sein de la direction de Sears. La campagne de boycottage pourrait nuire aux employés restants, mais le retraité âgé de 64 ans, estime que le sort de l’entreprise est écrit dans les étoiles. La fermeture de la succursale de Sears dans sa ville de Ste. Catherines, en Ontario, ne l’attristera pas.

Une autre participante, Tracy Brown, a comparé les bonis donnés aux cadres à «une gifle en pleine face» pour les employés de Sears qui ont travaillé à la sueur de leur front pendant de nombreuses années. Pour elle, ce sont les membres de la haute direction de Sears, qui ont laissé péricliter l’entreprise, qui devraient en faire les frais.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.